« Le scandale du logement » est le titre du livre que j’ai édité en 2006.. J’y faisais déjà un bilan très noir et expliquait qu’il fallait refonder complètement notre politique du logement. J’y dénonçais la bulle immobilière mais tout le monde se voulait euphorique avec la hausse des prix. Il demeure d’une redoutable actualité !
Aujourd’hui, la fondation de l’abbé Pierre a publié son rapport annuel. J’étais ce matin, à cette présentation sur le mal-logement, au Palais des expositions, porte de Versailles à Paris. Le constat est accablant. La situation se détériore gravement et encore, le rapport couvre la période allant jusqu’à 2009. L’approfondissement de la crise montre un nombre croissant de chômeurs, de personnes vivant sous le seuil de pauvreté qui vont être fragilisé davantage dans leur accès au logement.
J’ai retenu un élément frappant de ce rapport très détaillé et particulièrement utile.
Le logement est de plus en plus cher pour les français modestes et plus encore pour les plus pauvres. D’ailleurs les inégalités s’accroissent terriblement.
La part des dépenses de logements pour les catégories pauvre ( 1 er décile soit les 10% de foyers les plus pauvres) et modestes ( 2ème et 3ème décile) a augmenté de 24 points entre 1979 et 2005. Les plus pauvres dépensaient 24% de leurs ressources et 48% en 2005 tandis que les catégories modestes sont passées de 22% à 46%... C’est énorme !
Du coté des plus riches, la hausse n’a été que de 7 Points. Ils consacraient 20% de leurs revenus en 1979 pour se loger et 27% en 2005.
En tout état de cause le pouvoir d’achat est largement obéré par ces hausses considérables des dépenses de logement. C’est d’ailleurs un handicap pour le développement économique et la croissance puisque cet argent est stérilisé dans le foncier te l’immobilier plutôt que de soutenir la consommation de biens manufacturés ou de services.
Ces dérapages sont la conséquence d’une hausse excessive tant des prix du foncier, de l’immobilier que des loyers.
Entre 2000 et 2009 : les prix de l’immobiliers ont augmenté de 107%, la hausse des loyers privés à la relocation de 90%, les loyers HLM de 29% et l’inflation de 20% !
C’est clair, il y a urgence à réguler les prix de l’immobilier et à encadrer les relocations en particulier dans les secteurs fortement urbanisés.
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