Le logement est trop cher, la France a besoin de logements a coût modéré
Le logement est trop cher pour une très large majorité de Français, la part des dépenses courantes de logement sont passées, dans leur budget de 19% à 24% en 5 ans. Cela pénalise les plus modestes mais aussi les couches moyennes. Nous manquons de logements à coût abordable, à loyer modéré. C’est d’autant plus vrai que la production, à un niveau élevé depuis quelques années n’a pas correspondu aux besoins prioritaires du pays. 2/3 des logements produits récemment correspondaient au tiers des revenus supérieurs. La crise du logement ne pouvait alors que s’accentuer.
Construire du logement social, c'est soutenir le pouvoir d'achat.
Relancer les HLM c’est aussi participé du soutien à l’activité de la
construction, à la croissance et à l’emploi.
Les économistes ont
coutume de dire que le logement social est contra-cyclique,
c'est-à-dire qu’on peut en construire davantage lorsque la production
privée baisse. Mais ce soutien à la construction et à l’activité du
bâtiment n’a rien d’automatique et exige la mobilisation de fonds
notamment publics. Il est illusoire d’imaginer construire des
logements de qualité, qui plus est durables, sans investissements
publics conséquents. Or le projet de budget pour 2009 prévoit une
chute importante des crédits logement et une ponction du 1% logement
qui programme sa disparition. C’est pourquoi, il faut tirer la sonnette
d’alarme, convaincre l’opinion et le gouvernement qu’il est impérieux
de changer de cap et de dégager les moyens d’un plan de relance de
construction de logements sociaux tant en locatif qu’en accession
sécurisée.
L’effort doit aller aussi à des rénovations lourdes
pour atteindre un haut niveau de performance énergétique. Cela est
rendu nécessaire pour lutter contre le changement climatique mais
aussi réduire les dépenses de charges. Le parc HLM a déjà une bonne
performance. Il consomme en moyenne 30% de moins d’énergie que le parc
privé. C’est le fruit d’efforts permanents de qualité et de politiques
de rénovations d’opérateurs engagés dans la durée tant pour la
construction que la gestion du patrimoine. Aller plus loin, atteindre
les engagements du Grenelle de l’environnement devra mobiliser des
sommes considérables mais aussi des savoirs faire. Les HLM s’y sont
préparés.
Mais l’essentiel est bien sûr d’assurer un logement de qualité pour chacun.
Le
mal-logement est loin d’être résorbé. Il reste près de 1 200 000
demandeurs de logements sociaux. Les besoins sont multiples et
considérables. Rappelons que 20% des Rmistes n’ont pas de logement
autonome! L’insalubrité se maintient à un niveau élevé. Les jeunes ont
d’immenses difficultés à se loger. C'est le cas aussi par exemple pour
les personnes qui divorcent. Les besoins sont multiples et
considérables et correspondent à l’ensemble des publics qui peuvent
prétendre et souvent demandent un logement HLM. Y répondre en
garantissant la mixité sociale, le vivre ensemble et un brassage des
populations et des générations constitue un enjeu social mais aussi
républicain.
Force est de constater que nulle part le recours au seul marché n’a pu assurer un droit au logement pour tous.
Vive les HLM
Spécialiser
les HLM, une fausse bonne idée. Tous ceux qui veulent réduire
l’intervention des HLM aux publics les plus en difficulté font
l’impasse sur nos choix de société et sur l’incapacité du secteur
marchand à répondre à lui seul à ce logement abordable, diversifié et
assurant une fluidité des parcours résidentiels. La spécialisation des
opérateurs et des types de logements par catégorie sociale accroit la
ségrégation avec toutes les dérives dont les coûts financiers, humains
et sociétaux sont considérables. La diversité et le champ large des
HLM constituent une chance et une opportunité pour notre République. Et
certaines dispositions du projet de loi Boutin vont à contrecourant de
cette exigence (abaissement des plafonds de ressource, remise en cause
du maintien dans les lieux, fragilisation de la loi SRU sur les 20% de
logements locatifs sociaux). Ils n’auront aucun impact réel pour
résoudre la crise du logement et mettent en cause les fondements même
de notre modèle social. Pourquoi s’entêter ? Pourquoi le
gouvernement ne veut il admettre que la crise immobilière, bancaire et
économique impose d’autres priorités et un soutien au HLM plutôt que
leur déstabilisation ?
L’un des atouts des organismes d'HLM, est
d’être capables d’agir aussi bien quand le marché est porteur que
lorsque les promoteurs ou autres intervenants privés sont défaillants,
aussi bien dans les centre-ville favorisés que dans d’autres secteurs
urbains ou ruraux que les acteurs économiques désertent ou boudent, ne
les jugeant pas suffisamment attractifs pour leur profit. Opérateurs
pérennes, acteurs des politiques des territoires, offrant des réponses
variées au service de l’ensemble des couches populaires les organismes
HLM sont irremplaçables. D’ailleurs dans cette période de crise
immobilière, même les élus réticents commencent à contacter les
organismes HLM pour reprendre des opérations abandonnées par la
promotion privée. Les pays qui ont été tenté par la vente du parc
public social sont en train de faire marche arrière. Sachons-nous
prémunir de telles erreurs et n’instruisons pas de faux procès. Par
exemple les pouvoirs publics pour justifier leur grave fustigent la «
cagnotte » des HLM, avec des montants aussi farfelus que discutables en
oubliant de dire que pour financer les engagements pris pour le
renouvellement urbain avec l'ANRU, le plan de cohésion et de
construction sociale, qu'il faudrait encore accélérer, la rénovation
énergétique (Grenelle de l’environnement) les organismes doivent
dégager des fonds propres importants. La fameuse cagnotte sera
largement dépensée dans les quelques années à venir – elle sera
d’ailleurs loin de suffire- ce n'est pas un magot en train de dormir
dans un bas de laine!
La France a besoin d’un mouvement HLM
reconnu, défendu, soutenu. Et nos concitoyens sont en droit d’attendre
qu’il se modernise et s’améliore en permanence. C’est dans cet esprit
que l’Union Sociale pour l’Habitat, avec les différentes familles qui
la composent, ont préparé un nouveau projet.
Ce projet
développe une nouvelle culture du résultat et de l’évaluation régulière
pour chaque organisme, il s'attache à de nouvelles pratiques
d’accompagnement individuel des habitants afin de leur permettre de
réussir un véritable parcours résidentiel choisi, sans précariser le
bail HLM. Il s’attache aussi à développer la transparence, en
particulier dans l'attribution des logements. Il réaffirme la volonté
d’accroitre la production de logement à un cout réellement abordable et
de mutualiser ses ressources financières, humaines pour y parvenir.
Un pacte nouveau doit pouvoir se nouer avec les pouvoirs publics et, à travers eux, avec les Français.
Ce
pacte doit être noué avec l’Etat, mais aussi avec les collectivités
locales, de plus en plus engagées dans la politique du logement et
sollicitées financièrement. Ce pacte doit aussi associer les
partenaires sociaux, qui, à travers le 1% logement, ont permis au cours
des dernières années de substantielles avancées en matière de
rénovation urbaine, de construction de logements et d’aide lors de
l'entrée du locataire dans les lieux, avec le Locapass. Sans une
mobilisation générale du pays le droit au logement opposable pourra
être inscrit dans la loi, nos concitoyens du plus modeste aux classes
moyennes auront de plus en plus de difficulté à se loger. Le mouvement
HLM y est prêt puisse l’Etat être au rendez-vous !
Hier au
congrès HLM, la ministre n’a fait aucune annonce substantielle allant
dans ce sens. L’approfondissement de la crise amènera peut être le
gouvernement à réagir. Mais, dit-on gouverner c’est prévoir !