L’absence de position de Ségolène Royal et son embarras sur ce sujet crucial doit faire réfléchir celles et ceux qui lui apportaient jusqu’alors leur soutien !
Il est inimaginable que le futur président de la République, interrogé par les autres chefs d’Etat de l’union Européenne sur la poursuite des négociations avec la Turquie s’entendent répondre que sa position est celle des français. Ils risquent d’insister ! Car, très régulièrement, l’Union Européenne fait le point sur cet élargissement, et on ne saurait éluder les choix.
Alors que recommanderait alors S. Royal ?
Cela va de soi : ce que veut le peuple. Et, pour Ségolène Royal,
visiblement, ce que veut le peuple est ce que disent les sondages. Et c’est
là que le bât blesse.
Car, lorsqu’il a fallu au conseil des chefs d’état européens
approuver, le projet de Constitution, les sondages plaçaient le Oui au
Zénith et le NON dans les abymes. Ce fut d’ailleurs le moment où
Ségolène Royal comme la plupart des hiérarques du PS a pris position en
faveur du OUI avec toutes les élites politiques et économiques du Pays.
Comme l’a fait Chirac, elle aurait donné l’approbation de la France
sur ce texte.
Mais, voilà, quand le Peuple Français a voté, et il a dit NON ! Car les sondages ne font pas le vote. Il n’est qu’une façon pour se prévaloir de l’avis du peuple, c’est le suffrage universel.
Ségolène Royal qui nous fait un grand show sur son attachement à l’avis du peuple, aurait mieux fait d’y être attentive après le vote du 29 Mai 2005 ! Au lieu de cela, interrogée au lendemain de ce vote elle fait la leçon à nos concitoyens (la majorité) qui ont voté NON. Elle déclarait: « Ce soir, le champ de ruine européen, il est là !… Pour les hommes et les femmes de progrès, pour tous les Européens, c’est une très mauvaise nouvelle… » et « La France a toujours été une mère pour l’Europe. Aujourd’hui, d’une certaine façon, elle abandonne ses enfants ! » La famille, toujours la famille, mais là le peuple est une famille défaillante. Excusez du peu, qui abandonne les siens. Quand le peuple s’exprime par les sondages c’est très bien, quand il s’exprime par le suffrage universel c’est très mal !
Ce dimanche, Arnaud Montebourg vient d’indiquer que Ségolène Royal
était favorable, comme elle l’avait toujours été, à l’entrée de la
Turquie dans l’Union Européenne, mais que ce pays ne répondait pas
encore aux critères fixés par L’UE. Pourquoi ne le dit elle pas
clairement ?
La raison en est simple : la grande masse des Français, dans les
enquêtes d’opinions y est hostile. Tout tend à montrer qu’ils ne le
sont pas seulement pour des raisons de conjoncture, et pas non plus
parce que pays est majoritairement musulman, mais parce que cette
entrée d’un pays plus peuplé que la France, moins socialement développé
que les autres pays ferait changer de nature l’Union Européenne et
qu’en second lieu, nos concitoyens s’interrogent sur l’entrée d’un pays
du pourtour méditerranéen, alors que d’autres pays comme ceux du
Maghreb, proches de nous seraient exclus.
Les Français et les européens attendent du Président de la République qu’il propose un projet cohérent pour l’Europe d’aujourd’hui et une voie d’avenir qui ne transforme pas le rêve prometteur des pères fondateurs, en une simple et sordide zone de libre échange. Et La France est attendue. Et le Non au référendum l’oblige. Il y a urgence à donner corps à la théorie des trois cercles, chère à Laurent Fabius. Les paroles ne suffisent pas, il faut volonté et détermination. La base de tout est un contrat clair avec le peuple. Un contrat qu’on lui présente avant de briguer sa confiance !