Cette semaine, un rapport interne (confidentiel) d'EDF signale de très graves risques dans de nombreux barrages hydroélectriques. 250 barrages sur les 400 du groupe sont en état médiocre et l'effondrement d'une vanne, en janvier à Saint-Capraise-de-Lalinde en Dordogne, a créé une lame de fond, des inondations et éboulements de terrains avec la libération de 5 millions de mètres cubes d'eau. Heureusement l'accident a eu lieu la nuit. Le rapport est édifiant: les retards d'entretien et la vétusté s'accumulent, les dangers qui se font plus menaçants.
Cette semaine toujours, EDF annonce des profits mirobolants (5,6
milliards d'Euros de bénéfice net soit une hausse de 73,5%par rapport à
l'an dernier) qui font monter les actions EDF à des sommets (
doublement de l'action depuis son entrée en bourse en novembre 2005).
Certes la moitié des bénéfices est réalisée à l'étranger mais il reste
encore près de 2,8 milliards de bénéfices annuels dans l'hexagone.
le hasard du calendrier a du bon et met en relation des réalités très liées. Voilà des années qu'EDF se prépare à l'ouverture du capital donc à la valorisation de ses actionnaires, en réduisant de nombreuses dépenses de maintenance, de modernisation des infrastructures et aussi de Recherche. On l'avait déjà vu avec France-télécom, l'ouverture du capital (même minoritaire), c'est le ver dans le fruit : la recherche du profit au service des dividendes redistribués se fait au détriment du service public, de l'intérêt général, de l'investissement d'avenir.
Si EDF fait de substantiels profits hors de France, c'est que dans de nombreux pays, la mise en oeuvre de la dérégulation a fait sauter le verrou des tarifs réglementés et donc a fait croître les prix: en Allemagne c'est +10%, 20% en grande Bretagne et 4% en Italie. Ah sainte concurrence qui devait faire baisser les prix! En France la hausse n'a été " que" de 1,7%, après une augmentation plus substantielle l'an dernier. Mais, il est à craindre que la transposition de la directive européenne de libéralisation totale fasse sauter ce verrou des tarifs règlementés. Inquiets les députés UMP ont voté un amendement parlementaire récent visant à les maintenir. Mais il est loin d'être certain que la France aura finalement gain de cause sur ce point.
En tout cas la seule solution qui permet d'assurer l'indépendance nationale, les prix raisonnables, la qualité et la modernisation des infrastructures, et surtout le service public est la constitution d'un grand pôle 100% public EDF-GDF.
Avec tous ces profits il ne serait pas difficile de racheter les actions surtout si on utilise les profits à des actions utile et qu'il ne reste plus de dividendes à distribuer.. Les actions coûteront moins chères. Une telle proposition ne ruinerait pas l'Etat au contraire.