La semaine dernière s'est ouvert le procès intenté par la firme multinationale Novartis contre l'Etat indien. C'est tout le système d'accès aux médicaments dans le Tiers Monde qui est en cause. En effet, comptant parmi les plus gros producteurs de médicaments génériques du monde, l'Inde est la principale « pharmacie » des pays pauvres.
Ceux-ci, exclus de fait du marché des médicaments de marque, trop chers pour eux, se tournent vers l'Inde d'où ils importent des médicaments génériques à prix abordables. Ce que Novartis attaque, c'est la loi indienne sur les brevets adoptée début 2005, conformément au règlement de l'Organisation mondiale du commerce. Cette loi assure un équilibre entre la protection par les brevets de médicaments innovants et l'accès à des médicaments génériques abordables.
En 2001, tous les pays membres de l'OMC ont signé la déclaration de Doha qui accorde aux pays la possibilité de prendre des mesures pour protéger la santé publique. C'est en ce sens que l'Inde a adopté en 2005 une loi nationale qui respecte les règles de l'OMC sur la propriété intellectuelle mais qui conserve une sauvegarde clé en matière de santé publique: seuls les médicaments nouveaux ou réellement innovants pourront être brevetés.
Mercredi 14 février était organisée au Parlement européen de Strasbourg une conférence de presse avec Kader Arif et Pierre Schapira, députés socialistes français membres de la commission du commerce international, et d'autres collègues verts, GUE et PSE pour présenter la déclaration écrite demandant à Novartis de retirer sa plainte. Marie-Noëlle Lienemann était présente lors de cette conférence. Elle a apporté son soutien à la déclaration parlementaire et signé la pétition de MSF.
Continuons à faire pression pour que les médicaments soient accessibles aux plus pauvres: signez la pétition vous aussi!
Signez et faites circuler la pétition de Médecins Sans Frontières pour que Novartis abandonne son procès