Marie-Noëlle Lienemann s’indigne des propos de Jacques Chirac, qui considère que les Français ont été trompés lors du vote du référendum sur le traité constitutionnel et qu’il ne pouvait y avoir de plan B.
Marie Noëlle Lienemann constate que le chef de l’ Etat reprend son argumentaire sur le fait que le peuple français se serait égaré et n’aurait pas fait son choix lucidement sur cette question.
Cela témoigne d’un mépris étrange de nos concitoyens, c’est faire peu de cas de la conscience des Français, de la qualité des débats politiques qui ont lieu sur le projet constitutionnel et en fin de compte sur la souveraineté populaire.
La sempiternelle rengaine sur l’impossibilité de présenter un plan B montre non seulement la faiblesse politique de Jacques Chirac quant à l’ Europe, mais aussi l’intention de la droite, d’une partie des partisans du oui, d’imposer au bout du compte la logique et le texte concernant les institutions européennes, que nos concitoyens ont refusé et ne sauraient accepter car il s’agit d’un choix de société.
Jacques Chirac en refusant l’idée que la plan B existe, que seule l’actuelle constitution est possible, légitime l’hypothèse que l’on pourrait faire passer par la petite porte de la voie parlementaire un texte proche ou similaire de celui que le peuple français a refusé par la grande porte du référendum.
Jacques Chirac est mal placé pour donner des leçons quant à une éventuelle tromperie, mensonge des responsables politiques qui ont défendu le NON, alors que depuis 12 ans il fait l’inverse de ce qu’il promet et annonce aux Français.
On aurait pu attendre qu’à son dernier conseil européen , plutôt que de fustiger les citoyens français, il présente à ses homologues, les lignes forces et directrices d’une nouvelle étape de la construction européenne en harmonie avec les attentes de notre peuple, en particulier en promouvant une certaine idée de l’ Europe sociale, d’une Europe protectrice, puissance actrice d’une autre mondialisation.