Mélanie propose de créer de nouveaux indices INSEE de calcul de l'inflation.
Réponse : Je suis aussi très circonspecte sur cette idée d’avoir des indices INSEE personnalisés. Je crains que cette démarche contribue à accroitre la tendance à l’hyper individualisation des regards sur la situation du pays et de la société comme celle des politiques. Du coup, plus d’indicateurs tendant à exprimer au mieux les enjeux d’intérêt général (à ne confondre ni avec la moyenne, ni avec la somme des intérêts particuliers). Justement ce qu’on doit attendre de l’INSEE et des politiques est de fournir un ou plusieurs indicateurs dans cet esprit.
Ne donnons pas non plus l’habitude à chacun de ne regarder la réalité qu’à travers la sienne. Sachons aussi regarder celle des plus fragiles qui méritent un soutien particulier de tous. En tout cas combattons cette fragmentation excessive de la société qui fait perdre la notion de collectif, de ce qu’on appelait il y a peu de classes.
La conséquence dramatique de ces dérives est d’entretenir des réactions du chacun pour soi, le consumérisme politique individualisé, la concurrence entre les individus plutôt que de mobiliser pour transformer la société, promouvoir la solidarité et réinventer la notion d’intérêt général, ou chacun peut inscrire sa destinée. Il ne faut pas confondre l’autonomie des personnes et l’individualisation des situations.
Cela dit, lorsque le décalage entre l’indice général et le plus grand nombre des situations individuelles, en particulier dans les milieux populaires, s’accroit, c’est l’indice général qu’il faut changer. Là, il y a urgence, car les salaires, eux, n’ont pas suivi… Le pouvoir d’achat est bien la priorité des présidentielles.