C’est à tomber raide. Les mêmes égarements auront les mêmes effets ! Faudra t-il répéter mille fois qu’à distance du vote sur le référendum européen, les sondages mettaient le OUI majoritaire à plus de 60%, qu’en janvier Ségolène Royal battait à coup sûr Nicolas Sarkozy à 53% contre 47%, c’est quasiment l’inverse qui s’est passé et tout à l’avenant.
Sans compter que les chiffres retenus par les commentateurs ne sont jamais neutres, mais au service de la cause qu’ils défendent et de leur thèse. Ainsi est mis en exergue que dans le dernier sondage IFOP que 36% des Français (donc ceux de droite aussi, et chacun sait qu’ils veulent du bien au PS) considèrent que la division au sein du PS est responsable de la défaite aux présidentielles, mais oublient que la première raison évoquée est «l’insuffisance du projet de Ségolène Royal» à 38% ! Ensuite vient la campagne menée par Ségolène Royal avec 24%. Or le projet et la campagne sont normalement liés. Qui a intérêt à exacerber les divisions au PS ? Ceux qui veulent affaiblir ce parti, renforcer le centre, dévitaliser la gauche. C’est d’ailleurs pourquoi je ne comprends pas que Ségolène Royal (qui après son intervention et celle de François Hollande n’est pas restée entendre les autres, tous les autres) sorte devant les journalistes pour expliquer sa défaite par le manque de discipline et de soutien des socialistes. Elle venait de dire qu’il ne fallait pas faire le bilan des présidentielles et se concentrer sur le législatives !
Je ne suis pas sûre que ce genre d’attitude soit un atout pour nos candidats et une aide pour notre succès collectif, et oui collectif !
Pour ma part je suis intervenue dans le sens de ce que je disais avant-hier sur ce blog «il faut gagner les législatives». Et si les couloirs bruissaient de la volonté de Ségolène Royal de précipiter la désignation des futures présidentielles (et oui, vous avez bien entendu, c’est l’urgence pour notre candidate plus impatiente de prendre le contrôle du parti que d’analyser les raisons de la défaites et les conditions du sursaut, dés les législatives !), les débats à l’intérieur du CN, eux, montraient bien des convergences entre des orateurs comme Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Razzy Hamadi du MJS, Kader Arif, Harlem Désir, Henri Weber, Claude Bartolone, et moi-même.. Pourtant nous ne venons pas nécessairement des mêmes courants ! Nous constations tous que le pays n’avait pas basculé idéologiquement à droite, que l’alliance au centre n’était pas de mise et que la rénovation devait être engagée sur la base d’un rassemblement de la gauche, d’une attractivité forte du PS et de cette gauche unie pour accueillir d’autres personnes, d’autres combats mais pas à travers une alliance avec une organisation centriste. En face, DSK a défendu sa thématique sociale démocrate. En tout cas, il y des forces capables de tenir bon pour une gauche forte et fière d’elle-même ! Mais de grâce répétez-le, les sondages nous égarent, sachons analyser, réfléchir et vouloir ! Sachons agir, développer nos idées et contrecarrer l’idéologie dominante, l’air du temps, sachons préparer le temps de la gauche.