Marie-Noëlle Lienemann demande au gouvernement français de mener, jusqu’au bout au sein des instances européennes, la bataille pour la défense du livret A. La banalisation de la collecte du livret A est doublement inquiétante : d’une part, elle risque d’amener à une baisse de la collecte, d’autre part elle constitue une première étape du démantèlement d’un circuit financier spécifique pour le logement social.
En effet une large part de l’épargne populaire s’opère par des dépôts sur de petits livrets dont le coût de gestion est plus élevé. Le stricte jeu de la concurrence entre opérateurs financiers va amener à un moindre intérêt de ces derniers pour cette épargne réalisée par des foyers modestes et réduira, in fine les sommes collectées donc les financements du logement social. Au-delà, il est à craindre que la banalisation touche aussi la centralisation de la collecte à la caisse des dépôts et consignation et mette en cause l’existence d’un circuit spécifique dédié au logement social. Or le livret A garantit un financement abondant en toute circonstance, donc une ressource pérenne, indispensable à ces missions d’intérêt public. Le ministre Jean-Louis Borloo s’était engagé à ne pas laisser mettre en cause la collecte du livret A, il est urgent que le gouvernement engage un bras de fer avec la commission européenne pour le maintien de sa collecte actuelle et la spécificité du financement du logement social.