La nomination de Bernard Kouchner et de Jean-Pierre Jouyet est la première grave erreur de Nicolas Sarkozy, comme Président de la République, elle fait craindre une dérive atlantiste, et une vision de l'Europe du "Oui " sans nuance !
Nul besoin de commenter les soudains revirements des deux hommes qui montrent une fois de plus que le "centrisme" n'est que l'antichambre de la dérive à droite et que ce qui compte alors n'est plus que le poste qu'on peut occuper. Ce qui est plus préoccupant est le choix d'orientation que ces nominations révèlent. Choisir l'un des rares français favorable à l'intervention américaine en Irak est un signe de "rupture" qui est très alarmant pour l'avenir et qui ne correspond en rien aux orientations ultra majoritaires dans notre pays. Un tournant atlantiste ne sera pas accepter par nos concitoyens. Sur l'Europe, les convictions des deux ministres sont connues et sont favorables à 200% aux thèses majoritaires dans les instances européennes, au texte et aux orientations de la constitution européenne, rejetée par une large majorité de Français. On peut craindre que les "engagements " du candidat Nicolas Sarkozy sur l'euro au service de l'industrie, la préférence communautaire au lieu du libre échange généralisé, soient rapidement jetés aux oubliettes, au profit du "les autres ne veulent pas" qui a toujours tenu lieu d'arguments aux deux hommes. On peut craindre que cette ouverture "à gauche" serve d'alibi à un virage atlantiste et euro-libéral ! Une telle politique serait sanctionnée par les Français et exige une vigilance de tous les instants.