Après la sévère défaite des présidentielles, le premier tour des élections législatives sonne comme un nouvel échec. Rien ne sert de minimiser les difficultés et de continuer sur le ton de la quasi-victoire entonnée par la candidate qui ne recueillait que 47% des voix au second tour. Que n’a-t-on entendu de commentaires ironiques sur le refus des socialistes d’admettre la réalité ? Comment ne pas voir les inquiétudes sur les conséquences de cette dénégation : décidemment, ils ne veulent pas comprendre ! Il n’y aura pas de sursaut sans lucidité ! Parlons à la raison des électeurs.
Tout s’y est mis pour accroître les difficultés de nos candidats : la confusion politique qui s’était installée entre les deux tours des présidentielles avec ces « avances » faites à Bayrou, avec le succès qu’on sait… Mais quand la boite de Pandore de l’ouverture au centre est ouverte, se développent alors toutes les dérives, toutes les tentations de quitter son camp pour d’autres horizons et qui finissent toujours à droite. Les manquements des Kouchner, Jouyet et Martin Hirsch, ont entretenu le sentiment de déroute, de brouillage et permis à N Sarkozy de se départir de son image dure et sectaire ! Quand on joue avec le feu du centre, on se brûle.
Aussi, il est inacceptable que Ségolène Royal, mandatée par personne (une fois de plus, elle n’est pas venue à la réunion du bureau National qui se réunit les soirs d’élections pour harmoniser nos positions et préparer la suite !) annonce qu’elle prend contact avec François Bayrou… Bis repetita !
Il n’y aura pas de sursaut sans clarté, car nos concitoyens ne se déplaceront pas pour je ne sais quels jeux politiciens, au contraire. Je crois qu’ils sont prêts à se mobiliser pour des grandes causes, celles de la gauche peuvent encore les faire voter, mais cela exige un peu de grandeur !
Evidemment le plus grave est le fort taux d’abstention qui confirme que bon nombre d’électeurs étaient venus voter contre Sarkozy mais que les propositions de la candidate n’avaient pas suffisamment convaincus pour se sentir durablement unis au combat de la gauche. Ils ont jeté l’éponge en estimant que l’essentiel était joué avec les présidentielles et n’ont pas mesuré l’importance de l’enjeu législatif tant l’absence de repères forts à gauche laisse en jachère des forces qui pourraient se mobiliser à nos cotés dans la duré. Ceux qui passent leur temps à disqualifier la gauche, toujours présentée comme archaïque, atrophiée par des « tabous » portent une lourde responsabilité dans la déstructuration politique actuelle. En ne défendant pas réellement les propositions sociales et économiques du PS, en privilégiant la communication, le marketing et la forme plutôt que le fond, la campagne présidentielle n’a pas transformé la crainte et le discrédit de la droite en adhésion à la gauche, d’où le mauvais score le 6 mai et le désarroi aux législatives. Le sursaut s’opèrera d’autant mieux que les électeurs estimeront défendre un projet, des valeurs clairement alternatives à ceux de la droite. Sinon, la tentation de laisser faire, d’attendre pour voir peut trouver un écho dans un électorat laissé sans perspective. C’est hélas ce qu’on a constaté dimanche en dépit de campagnes locales souvent actives et de terrain.
Le sursaut est encore possible si nous affirmons notre identité, si nous nous rassemblons. Cette affirmation de la gauche doit se faire sur le terrain principal de ses valeurs, des enjeux économiques et sociaux et en démontant la logique dangereuse de Sarkozy, habilement fardée sous le vocable de la « rupture », ainsi qu’en proposant une autre voie ; Il faut éclairer l’avenir car le seul appel à l’équilibre des pouvoirs ne suffira pas à faire venir voter.
Sérieusement, croyez vous que la France ira mieux si la gauche est KO ? Alors votez et prenez part au sursaut de la gauche et aussi à sa refondation !