La bataille contre les franchises médicales est majeure car la droite veut nous faire petit à petit basculer au moins partiellement vers un système assurantiel. Ils savent depuis le plan Juppé que les français ne les veulent pas. Alors la méthode est bien rôdée : laisser filer les déficits, proposer des mesures d'urgence qui évitent le pire mais qui en fait le prépare. Car en 2002, n'oublions pas que la gauche avait rétabli les comptes de la sécu. Maintenant, 11 milliards de trou.
Les franchises, une question de principe pour la droite, il est clair que les assurances privées vont rembourser ces franchises. La porte est ouverte, elle ne se refermera que si la gauche reprend le pouvoir pour restaurer l'universalité des droits. Les recettes prévues sont de 850 millions d'euros. D'autres étaient possibles en particulier comme le suggère Philippe Séguin, président de la Cour des comptes : faire payer les cotisations aux stocks options, ce qui amènerait 3 milliards d'euros. Mais là, silence du gouvernement et de Sarkozy, juste quelques vagues promesses sur une plus juste répartition de ces stock options. Si on cherche de l'argent pour la sécu, il y a des gisements inemployés. D'ailleurs, ces franchises ont été mises à toutes les sauces.
Début de la campagne de Nicolas Sarkozy, combler le déficit. Milieu de campagne, financer un meilleur remboursement des lunettes, soins dentaires etc. Aujourd'hui, lutter contre la maladie d'Alzheimer. Tout cela montre bien que l'idée est venue des libéraux, des amis des assurances privées et est maquillée en œuvre de solidarité... mon œil. Ces franchises sont injustes, pénalisantes pour les familles modestes, absolument pas responsabilisantes pour les malades (ce sont les médecins qui font les ordonnances)... Elles sont une brèche vers un système plus assurantiel. Le déficit de la sécu mérite des réponses plus cohérentes, une nouvelle organisation de nos services de soins, des investissements de qualité, une bonne couverture de tout le territoire en médecin et service de santé, une prévention renforcée, la chasse aux gaspillages. Mais il faut dire la vérité, notre santé coutera de plus en plus chère, il faut de nouvelles recettes. Les français veulent bien payer si la justice sociale, la qualité des services et l'égalité d'accès sont garantis.