Plus de 200 personnes se sont réunies le 19 octobre à Aulnoye Aymeries pour débattre des valeurs de la gauche autour de Bernard Baudoux, Paul Quilès, Claude Cabanes, Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Claude Gayssot.
L'article de la voix du nord :
Vendredi soir, répondant à l’invitation du maire d’Aulnoye, Bernard Baudoux, quatre représentants du jeune club de réflexion Gauche Avenir, les trois anciens ministres Mme Lienemann et MM. Quiles et Gayssot, et l’ancien directeur de « l’Humanité » Claude Cabanes, ont débattu de la nécessité d’une unité de la gauche devant des militants aulnésiens « paumés » après les déroutes de la gauche.
On leur souhaite bien
du courage. Nager à contre-courant des appareils des partis sclérosés
par les luttes de pouvoir, bousculer d’irréductibles dogmatismes et
gommer des années de divisions historiques, c’est le défi que se sont
lancés cet été une poignée de personnalités de gauche, issus des
sérails PC et PS ou se réclamant simplement d’une sensibilité de
gauche.
Pour ce nouveau groupe évoluant à l’extérieur des parties, et qui
rassemble quelque 1200 signataires, cet appel à une unité PS-PC-Verts
(sans alliance au centre) est une question de survie pour la gauche
après les claques encaissées lors des dernières élections et
l’effondrement général du moral des militants qui s’en est suivie. Le
PS à l’image brouillée va très mal, le PC est quasi moribond : le
constat dressé vendredi soir par les orateurs est dur, mais réaliste.
Pour
autant, l’idée « révolutionnaire » d’une gauche rassemblée faisant
front à la droite n’est pas forcément vu d’un bon oeil et, à Aulnoye,
les élus PS et PC de Sambre-Avesnois brillaient par leur absence, Paul
Raoult étant excusé, a mentionné Bernard Baudoux.
Pourtant Paul Quilès l’a affirmé : il y a urgence. Une vilaine étiquette d’archaïsme colle à la gauche et l’idée que la politique ne sert à rien face à une économie mondialisée gagne chaque jour du terrain. « La gauche a été battue sur ses valeurs essentielles : le travail et la rupture. On s’est fait voler nos valeurs par la droite », a souligné Claude Cabanes. Pour Gauche Avenir, la gauche doit donc rebâtir un socle et offrir aussi un contenu actuel mêlant « la philosophie et la vie quotidienne », note Claude Cabanes. « Notre idéal ce n’est pas le supermarché, c’est la fraternité », a lancé le journaliste. Marie-Noëlle Lienemann a refusé elle de renoncer, de céder à l’idée « d’une gauche archaïque qui recule et qui capitule devant le marché ». « Le capitalisme n’est pas la fin de l’histoire », a exhorté Jean-Claude Gayssot qui a appelé aussi à « un examen de conscience sérieux de la gauche qui a manqué de pugnacité et d’audace ».
Pour Gauche Avenir, les choses peuvent aller très vite, a souligné Paul Quilès. Le parfum de résistance humé ici et là contre le test ADN ou encore la réforme des régimes spéciaux est propice, selon eux, à l’espoir. Le bon accueil des militants aulnésiens aura aussi apporté de l’eau au moulin aux protagonistes de cette audacieuse démarche…
D'autres infos sur le blog de Bernard Baudoux : http://www.bernard-baudoux.com