Les derniers chiffres publiés par l’INSEE confirment le gros dérapage des dépenses de logement qui plombent le pouvoir d’achat des français.
En 2006, les dépenses que les ménages consacrent au logement, à son chauffage et son éclairage dépassent le quart de leur budget de consommation, soit 25,2 % et 0,6 point de plus qu'en 2005.
Les loyers continuent à déraper :
« Comme en 2005, ce sont les loyers qui contribuent au premier chef à cette augmentation (+ 3,2 % hors aides au logement). Le prix des loyers augmente à un rythme toujours soutenu : + 3,6 % après + 3,9 % en 2005 ; il explique en grande partie la hausse élevée des dépenses en valeur depuis 2002 (+ 6,8 % en moyenne annuelle de 2002 à 2006). En 2006, l'abandon de l'indice du coût de la construction au profit de l'indice de référence des loyers pour l'indexation des loyers a eu un effet modérateur. »
Reste que même avec ce nouvel indice, les loyers augmentent nettement plus que l’inflation et les salaires. Les derniers chiffres montrent que, pour le deuxième trimestre de 2007, cette augmentation est de 2,75% (sur un an), encore supérieure à la hausse des prix à la consommation et aux salaires. La gauche doit revendiquer un moratoire sur les loyers, et un encadrement des prix de l’immobilier pour restaurer un niveau raisonnable de prix. Car si les experts annoncent une baisse, ce n’est pas la baisse des loyers et des prix mais la baisse de la hausse !
Les aides au logement sont insuffisantes :
« La partie des loyers versés par les locataires couverte par les
aides au logement, qui ne sont pas comptabilisées dans la dépense des
ménages, continue de diminuer : 22,4 % en 2006 contre 25,4 % 4 ans plus
tôt. »
La nouvelle loi sur le droit au logement opposable prévoit une
indexation obligatoire des aides au logement. Il faudra être très
vigilant dans le débat budgétaire car si ces hausses ne se retrouvent
pas totalement dans les crédits budgétaires, comme on peut le craindre,
alors le tour de passe-passe sera de réduire le nombre des
bénéficiaires en ne faisant pas évoluer les plafonds de ressources. La gauche doit défendre un haut niveau d’aides au logement, en parallèle à un moratoire sur les loyers.
Les français consomment plus d’électricité.
La baisse de la consommation de chauffage et d'éclairage atteint 1,1
% en volume en 2006. La consommation d'électricité progresse de 1,5 %
et son prix augmente peu : + 0,6 % ; l'accroissement du nombre
d'appareils électroniques et électroménagers dans chaque foyer induit
une progression tendancielle de la part de la consommation
d'électricité spécifique liée à ces appareils. »
Il est clair que nous devons pousser à la réalisation d’appareil limitant les veilles et réduisant la consommation d’énergie. Je plaide depuis longtemps en faveur de la création d’un Centre national de l’éco-conception, financé avec des fonds publics pour accélérer ces mutations technologiques. Mais nous devons tous modifier nos comportements.
Et les Français se chauffent moins.
La forte hausse des prix du fioul domestique (+ 10,4 %) et du gaz
naturel (+ 12,7 %) va de pair avec une baisse du volume consommé (- 6,7
% et - 3,0 %). Les températures très clémentes des derniers mois de
2006 ont également contribué à limiter les dépenses de chauffage.
Dans le grenelle de l’environnement la gauche doit exiger de réelles
moyens de l’Etat pour une baisse massive de la consommation énergétique
des logements et en particulier des logements sociaux. Les bonnes
paroles et le renvoi de balle aux collectivités sociales ne suffiront
pas.