Communiqué de Marie-Noëlle Lienemann, Députée européenne
Marie-Noëlle Lienemann, Députée socialiste au Parlement européen, membre de la commission environnement juge inadmissible l'accord établi entre N. Sarkozy et A. Merkel sur les normes de CO2 des voitures.
Cet accord constitue un grave recul par rapport à la proposition de la Commission européenne et aux votes initiaux du Parlement européen, il bafoue les engagements pris lors du grenelle et constitue une prime aux grosses cylindrées les plus polluantes et énergivores...
Le seuil des 120g/CO2 est gravement détourné: déjà la proposition de la Commission avait aménagé ce seuil en autorisant une norme de 130g/CO2 pour les moteurs avec une réduction de 10g/CO2/Km pour des mesures sur les autres équipements (pneus, etc...)
Mais au motif de" l'éco-innovation" une nouvelle tolérance de 8g/CO2/KM
pourra être obtenue. En clair les moteurs pourront produire
138g/CO2.Cette norme privilégie considérablement les grosses voitures
car les petites cylindrées (en particulier françaises et italiennes)
sont déjà pour la plupart bien en-dessous de ce seuil. C'est aussi un
frein à la modernisation de l'industrie automobile européenne dont
l'innovation serait boostée et "rentabilisée" par des normes
ambitieuses.
Le flou et la faiblesse des objectifs à l'horizon 2020 ne fait
qu'accroitre cette démobilisation, qui au-delà de la non-prise en
compte sérieuse des risques écologiques et du changement climatique,
peut provoquer de réels risques industriels à terme. Car il est fort
probable que d'autres constructeurs mondiaux sauront engager les bonds
technologiques que l'Europe devrait initier! En effet le Parlement
européen avait déjà proposé que la norme en 2020 doive être inférieure
à 95g/CO2. En laissant une fourchette large de 95 à110g/CO2 en 2020, N.
Sarkozy et A. Merkel se moquent du monde!
Dès à présent de nombreuses voitures sont déjà, aujourd'hui en dessous de 110g.
Les deux chefs d'Etat outre le mépris qu'ils semblent afficher en
direction des autres pays de l'Union européenne, comme si le Parlement
européen n'existait pas.
Or dans ce dossier, un règlement ne saurait être approuvé sans l'accord du Parlement européen.
Marie-Noëlle Lienemann va poursuivre dans cette instance le combat pour
que le règlement "CO2 des voitures" soit ambitieux, favorisant les
voitures économes en énergie et permettre à l'Union européenne
d'atteindre les objectifs du protocole de Kyoto d'ici 2012 et la baisse
de 20 % du CO2 d'ici 2020.
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