Communiqué de Presse de Marie-Noëlle LIENEMANN, députée au Parlement européen, membre du bureau national du PS
Marie-Noëlle LIENEMANN estime qu'on ne peut continuer ce double discours sur la nécessité de faire payer les grandes entreprises pétrolières pour constater ensuite l'impuissance de l'Etat à réaliser ces prélèvements.
D'un coté ces entreprises prétendent être pénalisées dans leurs moyens d'investir pour l'avenir et face à leurs concurrents, si sont taxés leurs énormes profits, et laissent planer la menace de leur délocalisation. De l'autre coté, il est tout à fait légitime de mettre à contribution ces bénéfices considérables, d'autant que le pays et les citoyens sont face à de lourdes difficultés. Ce renvoi de balles est inacceptable et conforte ceux qui estiment que les politiques sont définitivement voués à l'impuissance. Instaurer le principe d'une taxation des surprofits de ces entreprises et dans le cas présent de Total, en leur proposant de verser ce prélèvement sous forme d'actions ne priverait en rien l'entreprise de ses moyens de se développer, doterait l'Etat de ressources à travers le versement de dividendes, et réduirait la vulnérabilité de ces grandes entreprises à des fonds étrangers ou des fonds spéculatifs.
Ces actions pourraient constituer l'amorce de fonds souverains français ou abonder le fonds de réserve de retraites. Outre le fait que nul n'apprécie spontanément des prélèvements fiscaux, il n'est pas certain que la direction de ces entreprises et de Total voie d'un mauvais œil de renforcer un actionnariat plus préoccupé du développement industriel dans la durée que de la profitabilité à court terme. Le rachat d'actions par la direction de l'entreprise étant souvent une méthode utilisée pour réduire sa vulnérabilité capitalistique. Cette forme de prélèvement redonnera à l'Etat des moyens d'action pour une politique industrielle et une certaine efficacité dans la redistribution des richesses.