Ou est passé le PS ? Sur presque tous ces sujets, la question revient. Lancinante. Josiane Balasko l’avait posée cet hiver pour les mal logés. Libération la reprend sur la question de l’audiovisuel public. Les lycéens ont pu se la poser, plus silencieusement. Ils ont du reprendre les cours en ayant la nette impression de n’avoir pas été réellement soutenus par la gauche. Cette inertie, cette retenue, cette absence a de lourdes conséquences sur tous les mouvements sociaux et sur le moindre impact des oppositions au gouvernement et à Nicolas Sarkozy. Du coup, François Fillon et Sarkozy peuvent ainsi considérer qu’en dépit de leur mauvaise côte d’opinion, ils finissent par triompher idéologiquement et par imposer leur politique dangereuse.
Alors il est urgent de reprendre l’offensive et tout particulièrement pour défendre l’éducation nationale ! L’offensive doit commencer par la contestation argumentée et radicale des discours et présupposés gouvernement : Xavier Darcos ne cesse d’énoncer des contrevérités pour discréditer l’Education Nationale, imposer une potion libérale et des restrictions budgétaires d’une extrême gravité pour notre avenir et celui de nos enfants. Il faut que la gauche rappelle les faits : notre pays est tout juste dans la moyenne des pays européens lorsqu’on rapporte au PIB, les dépenses de l’Etat pour l’éducation ! On est loin du gaspillage général que le gouvernement prétend supprimer.. La réalité est toute autre : on doit mettre plus de ressource à l’éducation !
Le nombre moyen d’élèves par classe est l’un des plus élevés des pays développés ! On est même au dernier rang pour les classes de mathématiques pour les jeunes de 15 ans : 26,6 élève par classe ; 18,2 en Finlande.. Et on s’étonne que la Finlande ait de meilleurs résultats.
Et pourtant le ministre rabâche à longueur de journée que le lycéen français coute plus cher que la moyenne des autres européens, que nous avons le meilleur taux d’encadrement dans le monde, qu’ils travaillent plus chaque semaine qu’ailleurs et autres fadaises répétées sans qu’en face une contre argumentation systématique démonte cette stratégie de sape de la confiance des français dans l’école de la République, de discrédit organisé pour mieux la démanteler. Car quoiqu’on en dise, la frange la plus libérale et la frange la moins laïque de la droite française dont Nicolas Sarkozy est le pur représentant n’a jamais aimé l’école publique, laïque… Sa fascination pour le modèle anglo-saxon est ici aussi manifeste !
L’Education nationale a perdu des milliers de postes depuis quelques années et cela continue. IL faut dire stop, stop, stop. La France a besoin d’enseignants, d’enseignements supplémentaires, d’enseignements bien formés et soutenus.
Après 5000 postes d’enseignants en moins en 2007 et près de 20 000 postes supprimés depuis 2003, la loi de finances pour 2008 prévoit de supprimer 11 200 postes dans l’Education Nationale dont 8 800 dans les collèges et lycées à la rentrée de septembre prochain.
Ces restrictions et l’absurde logique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, touche de plein fouet les régions et les secteurs les plus défavorisés ; c’est tout particulièrement la cas de la région Nord Pas de Calais : 804 postes doivent être supprimés à la rentrée, alors que depuis 5 ans pas moins de 3 900 postes ont disparus. Or notre région est l’une où les résultats européens sont en dessous de la moyenne nationale. Elle devrait être prioritaire et les moyens devraient être maintenus pour améliorer le suivi des enfants les plus en difficultés.
A cela s’ajoute une gestion des personnels, une atmosphère délétère de démoralisation entretenue par le pouvoir. J’ai eu l’occasion de rencontrer les chefs d’établissement des lycées d’Hénin-Beaumont et j’ai pu constater la qualité des résultats, des projets, un regard intelligent sur l’avenir, une somme impressionnante d’implications mais aussi, le sentiment de n’être plus suffisamment compris par ceux qui décident…
A l’évidence le débat ne saurait se limiter à la question des moyens, mais comment améliorer notre système, en le discréditant, en démobilisant les enseignants et en organisant la pénurie ?
Nous ne relèverons pas les défis de la réussite pour tous, sans des efforts nouveaux du pays, sans la confiance assurée aux enseignants, et à notre Education Nationale, sans associer en profondeur le corps enseignant, l’ensemble de la société française aux améliorations indispensables de notre système éducatif. Le préalable pour que notre école devienne l’une des meilleur du monde est que nous faisions obstacle, en profondeur à la politique et aux idées de la droite et que le Parti Socialiste renoue avec le monde enseignant et réinvestisse l’ambition éducative !