Interview publiée le lundi 21 juillet dans Le Parisien
Trésorerie abondante, constructions en berne... est-il vrai que certains organismes HLM s'endorment sur leurs lauriers ?
Marie-Noëlle Lienemann. Il y a eu une certaine relance de la construction, mais, faute de subventions suffisantes et, parfois, de mobilisation locale, certains organismes n'en ont pas fait assez, ce qui les a conduits à accumuler une trésorerie conséquente.
C'est particulièrement vrai pour ceux qui ont remboursé leurs emprunts depuis longtemps, mais ne construisent plus, faute de demande, tout en continuant à percevoir des loyers. En clair, dans les régions où les besoins en logements sont moindres. Mais, attention, les situations sont très contrastées. Dans d'autres territoires, comme l'Ile-de-France, il faut construire d'urgence !
Christine Boutin souhaite taxer ces organismes...
En se contentant de regarder dans le rétroviseur, la ministre du Logement fait une erreur : si l'on additionne toutes les dépenses incontournables des années à venir - plan de cohésion sociale ou de renouvellement urbain, obligations environnementales, etc. -, la « cagnotte » des HLM ne couvre même pas les engagements pris dans la durée. Plutôt que de privilégier une optique de court terme, le gouvernement devrait nous laisser mutualiser nos moyens entre organismes HLM.
C'est-à-dire ?
Que ceux qui dépensent peu reversent à ceux qui ont de gros besoins. Nous sommes prêts à nous engager sur l'utilisation de nos réserves, avec obligation de résultats à la clé. Si nous échouons, alors, que l'Etat intervienne. Je rappelle néanmoins que, si certains projets ont du mal à sortir de terre, c'est aussi parce que, depuis près d'une décennie, l'Etat s'est désengagé du logement social.
* Les coopératives HLM constituent l'une des trois familles de l'Union sociale de l'habitat.