Cliquez ici pour télécharger Votre Voix en Europe Juillet-Août 2008
L’OMC vient de constater un nouvel échec dans les accords commerciaux internationaux mettant en évidence les désaccords grandissant contre un système de libre échange généralisé où les peuples et le Etats ne sont plus réellement maîtres de leur économie. On a pu craindre le pire tant le commissaire européen Mendelsohn, qui représentait l’Europe aux négociations de l’OMC, est un intégriste de la mondialisation libérale et n’a jamais voulu défendre ni des normes sociales, ni des règles environnementales et encore moins le concept essentiel de souveraineté alimentaire. Pourtant la crise alimentaire actuelle en montre l’actualité et l’importance.
Le libre échange ne fait plus recette. On le voit aux USA, où le mécontentement des agriculteurs et des salariés de l’industrie a atteint un niveau élevé. Ce thème est très présent dans la campagne présidentielle. On le voit en Afrique où les pays les plus pauvres paient en lourd tribu pris en étau entre les pays riches et les pays émergents comme la chine, le brésil et l’inde. Ils l’ont manifesté dans leur refus de signer les accords de libre échange avec l’Europe- en application des règles de l’OMC-en lieu et place des anciens accords de coopérations et de prix garantis précédents. Il faut repenser autrement les échanges mondiaux.
L’Europe peut très bien mener une politique commerciale fondée sur une pratique intelligente d’un protectionnisme équitable. Il ne s’agit pas de prôner le repli sur soi ou de bloquer les échanges internationaux, mais de les encadrer par des accords entre grands blocs continentaux : Europe, Méditerranée, Amérique du Sud, Amérique du Nord, Asie, afin de favoriser le développement de chacun et l’équilibre du monde. Nous devons changer de vision de la mondialisation et proposer de réorganiser les échanges autour de grands pôles continentaux, en lieu et place d’un libre échangisme à peine entravé par quelques règles minimales et d’instaurer une véritable protection communautaire en Europe et même retrouver l’esprit d’origine de la préférence communautaire.