Cette nuit, Michel s’est éteint et ne s’est pas réveillé. Je le connaissais depuis ma prime enfance tant nos familles étaient proches et maman avait passé toute son enfance avec lui. A l’époque sa gentillesse, sa belle voix convaincante faisait déjà des miracles : il m’impressionnait un peu, mais surtout il me fascinait.
Plus tard, il fut l’un des jeunes loups de la FGDS et élu député dans les années 60 il incarnait déjà un certain renouveau de la gauche et de la gauche unie. C’était le tout début de la reconquête.
Michel était un très grand humaniste, un défenseur acharné des libertés, des libertés individuelles et des libertés publiques. Il combattait tous les totalitarismes, les penchants liberticides et le racisme comme l’antisémitisme.
Au Sénat, il était reconnu pour sa connaissance du droit et sa passion de la justice. Il était un soutien inconditionnel de François Mitterrand et avait suivi Laurent Fabius dans tous ses combats. C’était un socialiste, passionné par la politique, par la chose publique, et par Belfort, sa ville, une ville qu’il aimait tant. Belfort ne sera plus tout à fait la même sans lui. Une grande voix de la gauche s’est tu et c’est bien triste. Au-delà de la peine, que tous ceux qui l’ont connu gardent la force de conviction, la détermination au combat, cette énergie infatigable pour faire avancer les causes qui lui tenaient à cœur et qui font la grandeur du progressisme, du socialisme et de la gauche.