La convention démocrate vient de consacrer la candidature de Barak Obama. On souhaite sa victoire tant la politique de Bush est déplorable tant pour le monde que pour les citoyens américains…Mais cette politique vient parachever des choix économiques et sociaux qui au fond remonte aux années Reagan et qui plus est n’ont pas été, sur le plan intérieur, fondamentalement remis en cause sous Clinton. En réalité des USA ont expérimenté grandeur nature les charmes de l’Ultra libéralisme. ON aurait pu imaginer, qu’en tant que nation dominante, eux au moins en tirerait les bénéfices. La réalité est que même là, les dégâts ont été considérables. Alors Oui, espérons que le slogan de la campagne d’OBAM « Change » sera à la hauteur des enjeux et des espoirs.
Bien sûr l’élection d’un président noir serait aussi un fantastique symbole même si l’histoire nous a apprit que la promotion d’un seul ne s’accompagne pas nécessairement de celle des autres.
Reste que pour l’heure, le candidat démocrate n’est pas encore d’une clarté olympienne et ses réponses sont bien incertaines. Néanmoins les premiers thèmes développés montre l’ampleur des retournements de tendances dans l’opinion publique américaine ;
D’abord sur le champ des valeurs : nombreux sont ceux qui aux Etats-Unis estiment que les valeurs historiques de l’Amérique ont disparu au profit des subprimes, du fric. L’égoïsme, l’injustice sociale, la mauvaise qualité des infra-structures couronnent des décennies de dérive et les américains ne le supportent plus. D’où, les références des candidats et d’Obama à la volonté de faire naitre un nouvel idéal.
Ensuite il y a la réalité, en particulier la réalité sociale :Il est
assez communément admis que l’économie américaine est une réussite, en
tout cas pours les bons esprits qui nous vantent les mérites du
libéralisme et de la mondialisation. Mais, voilà il y a l’autre face,
celle qui touche massivement les citoyens, ceux qui votent, à savoir
que les institutions sociales sont si dégradées que le rêve américain
ne marche plus : le revenu médian n’augmente plus, les classes moyennes
sont tirées vers le bas. 4 millions de foyers sont surendettés avec les
subprimes, et l’endettement des familles est considérable (55 millions
de foyers ont un crédit immobilier) au point qu’il n’est pas possible
de relancer la croissance en continuant dans cette voie. Les
inégalités se sont tellement creusées qu’elles sont redevenues
comparables à celles qui prévalaient en 1920. Les ponts, les routes et
les infra structures sont dans un état déplorable, la sécurité sociale
quasi inexistante puisque 47 Millions d’américains sont privés de
couverture maladie. Les fonds de pensions s’avèrent incapable d’assurer
des retraites décentes, en particulier les grands groupes automobiles
ne peuvent plus faire face à ces dépenses. Enfin le chômage touche très
fortement les ouvriers et la désindustrialisation touche fortement les
Etats du Nord.
Sur ce dernier point les positions démocrates sont ouvertement
protectionnistes. Au point que nos libéraux européens sont pris de
cours et montent sur leurs grands cheveux pour s’alarmer du populisme
d’Obama. Et comme ces choix ne sauraient, à leurs yeux, être fondés par
une analyse sérieuse des risques du libre échangisme, ils les
expliquent par de vils intérêts électoraux. Et oui, bon nombre
d’observateurs estiment que les votes de la vieille ceinture
industrielle est essentielle pour le succès démocrate et que là, les
cols bleus contestent L’ALENA, l’accord de libre-échange avec le Canada
et le Mexique car il crée des délocalisations. Mais voilà, la
démocratie a ses vertus et ses contraintes. Pour les libéraux, rien
n’est pire que lorsque la politique prétend au nom de la souveraineté
populaire organiser l’économie ! Mais Obama saura t il tenir bon,
proposer de réhabiliter l’impôt, de construire un Etat Social et de
réinventer le New Deal et l’Etat providence !
Ce qui est en tout cas évident, c’est la convergence des contestations et des attentes des deux coté de l’Atlantique. Et cela devrait faire réfléchir les européens. Chez nous aussi il faut « changer »