La relance de Sarkozy n’a rien d’écologique et néglige une vision nouvelle de l’avenir !
J’ai déjà dénoncé l’insuffisance des sommes mobilisées et le coté bancal du plan qui ne soutient ni la consommation, ni le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Mais, en plus ce plan de relance n’est en rien le new deal écologique, qui devrait tout à la fois permettre de soutenir l’activité immédiate et engager l’indispensable mutation de notre mode de développement.
Où est passé le Grenelle de l’environnement ?
François Fillon vient d’annoncer une liste de 1000 projets pour une relance qui est totalement décalée et même sur bien des points, opposée aux objectifs du Grenelle…
Évidemment le plus voyant, est la part du lion réservée aux projets routiers (400 millions d’Euros) pour 300 Millions consacrés au rail (beaucoup pour le réseau TGV) et 170 millions au fluvial. Plus grave encore est l’absence d’engagement pour les transports urbains et le fret ferroviaire ! Les sommes consacrées à la modernisation des réseaux de la SNCF où à EDF sont notoirement insuffisantes au regard des retards pris. Une étude avait estimé à 3 milliard d’Euros, les travaux de remise à niveau de la SNCF. On aurait pu imaginer que ce grand chantier soit immédiatement engagé, comme la protection des lignes électriques. L’actualité a montré leur vulnérabilité et voilà des années que ces entreprises n’investissent plus suffisamment dans l’entretien. C’est flagrant pour EDF depuis la perspective de l’ouverture du capital de cette entreprise publique !
S’agissant du patrimoine de l’Etat, les sommes affichées ne semblent en rien être liées à des exigences de hautes performances thermiques et environnementales. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Avec un peu de volontarisme, il eut été possible de rapidement joindre les deux exigences : modernisation rapide, hautes performances environnementales.
Inventer une nouvelle vision planificatrice et un Etat stratège.
L’argument généralement utilisé par le gouvernement est que les projets ne seraient pas prêts, et pour cause. Depuis son arrivée au pouvoir Nicolas Sarkozy n’a qu’un mot à la bouche : restrictions budgétaires. Aucune vision planificatrice, aucuns grands défis d’avenir portés par l’Etat en lien avec les collectivités locales pour entrer dans l’ère nouvelle du développement économe en énergie, en matière première et durable. Aucun travail avec les filières industrielles pour qu’elles puissent innover avec la perspective de produire mieux, autrement et en lien avec les nouveaux débouchés écologiques…. Non seulement, Sarkozy et Fillon ne l’ont pas fait hier mais ne le font pas aujourd’hui.
Déjà la relance est insuffisante mais si de surcroit l’avenir n’est pas préparé, Nicolas Sarkozy portera une très, très lourde responsabilité et son esbroufe devra tôt ou tard se confronter à la réalité !
-Il faudrait lancer une grande conférence national sur le développement des énergies renouvelables et contractualiser par région comme avec les filières industrielles pour développer la production française ;
- Il faudrait avec les agences de l’eau rattraper notre retard dans la restauration du bon état écologique des rivières, fleuves et eaux souterraines, il faudrait développer l’industrie française de la mesure et celle des logiciels dans tout le champ de l’environnemental ;
- Il faudrait avec la filière du bâtiment un grand accord sur la rénovation du parc de logements sociaux (sûrs d’être réalisés), des bâtiments publics et sur la formation des travailleurs aux nouvelles techniques du développement durable, formations financées et rémunérées, maintenant le salarié dans l’entreprise mais en formation au lieu du chômage partiel ou total. Le besoin de main d’œuvre qualifiée, reconnue, stable est indispensable pour réduire les malfaçons et assurer réellement des économies massives d’énergie.
Il faudrait retrouver l’Etat stratège et non l’Etat balloté par le fait du prince et subissant la conjoncture….