Les produits dérivés font leur grand retour. Ce ne sont plus les crédits immobiliers qui sont désormais titrisés mais les assurances vie des plus vieux et des malades. Ca va de mieux en mieux ! Et d’aucuns parlaient de « moraliser le capitalisme » !
A l’évidence nous l’avons dit, dés le lancement de notre pétition internationale contre les bonus et pour le strict plafonnement et encadrement de leur rémunération, cette affaire n’est sans doute pas la question la plus stratégique pour sortir de cette spirale dangereuse de la financiarisation et du capitalisme mondialisé. Mais ce combat est unifiant, doit pouvoir mobiliser le Nord et le Sud et met en évidence l’inacceptable accroissement des inégalités. Surtout l’objectif semblait à portée de main, si l’on en jugeait aux déclarations du précédent G20 de Londres et des dirigeants de nos pays ! Mais, même sur ce point qui est loin de proposer une révolution de la planète finance, qui serait par ailleurs bien indispensable, rien de signifiant et d’efficace n’a été décidé !
Ces mascarades de rencontres multilatérales ont en réalité un objectif : convaincre les peuples que le système est inébranlable, mu par une logique supérieure qui dépasse l’intervention démocratique et politique. Leur message se veut sans appel : il faut s’adapter point à la ligne !
Ceux qui se prêtent sans réagir à ce petit jeu sont responsables et coupables de la crise économique et sociale que nous subissons.
Ne nous laissons pas égarer par l’agitation médiatique du Président de la Républ
ique qui prétend déployer, verbalement et en apparence, beaucoup de volontarisme. Le seul volontarisme qui compte est celui des actes. Il n’était pas impossible pour Nicolas Sarkozy de refuser de signer la déclaration finale du G20 ou encore d’imposer, en codicille, une déclaration de la France manifestant son désaccord sur la partie des bonus. Cela existe assez fréquemment dans les traités et déclarations internationales. Le plus souvent au motif de la protection d’un intérêt national. Mais rien n’empêche de le faire sur un sujet qui concerne notre pays mais qui aurait une portée universelle. Ce courage est peu fréquent et ne saurait venir d’un homme qui au fond partage les fondamentaux de la pensée libérale et du capitalisme financier.
Mais on pourrait attendre une voix forte, une pression du mouvement progressiste mondial et de l’internationale socialiste sur un sujet aussi rassembleur et aisé. On ne peut plus accepter sans rien faire son silence. Le fatalisme, la mollesse, quand ce n’est pas la complaisance ou la compromission sont désormais systématiques chez ses leaders. Alors on peut, comme eux, renoncer ou au contraire ne jamais lâcher prise, continuer afin de les obliger à changer de posture et d’orientation.
L’opinion publique mondiale doit pouvoir se faire entendre. C’est pourquoi, avec les amis de Gauche Avenir, mais aussi tous ceux qui sont prêts à se joindre à ce combat, nous relançons la pétition en l’élargissant à des amis européens, africains, américains… prenez y votre part en signant sur le site www.gaucheavenir.org
Bien sûr, nous ne pouvons en rester là et il faut exiger d’autres décisions multilatéral
es comme la création d’une taxe Tobin, la possibilité de mettre en place des taxations aux frontières pour non respect des normes sociales ou environnementales, l’interdiction de tout mouvement financier vers les paradis fiscaux et une définition sérieuse de ceux –ci…
Mais entre les tenants du renoncement permanent, même sur des objectifs limités et ceux qui n’acceptent aucun combat qui ne soit pas absolu, il y a la place pour des mobilisations qui par leur ampleur, leur force, ouvriront une brèche pour modifier le rapport de force, en faveur des peuples et des salariés, pour préparer les changements plus profonds et plus radicaux qui s’imposent.
Ce combat contre les bonus, comme celui de la taxe Tobin, on peut le gagner. Il faut tenir bon !