J’ai voté aujourd’hui devant la poste du Val d’Athis-Mons, une antenne de la poste qui ne peut fonctionner que parce que la ville d’Athis-Mons finance les locaux et un poste d’agent.
La présence postale fragilisée par l’ouverture à la concurrence et le basculement progressif de « La Poste » dans la logique d’une « entreprise comme les autres ». Cette présence postale dans tous les quartiers d’Athis-Mons était l’une des premières actions que la municipalité, que je présidais, avait engagées après son élection en 1989. Nous avons tenté d’obtenir une prise en compte des coûts et de l’organisation de cette agence par « la Poste » d’autant que nous avons fait la preuve de son utilité, de sa fréquentation. Hélas ce fut un refus. A mesure que l’ouverture à la concurrence se précisait, la perspective d’une telle prise en charge s’éloignait. Bref la présence sur tout le territoire n’était plus une préoccupation. On croit trop souvent que la fermeture des bureaux de postes ne menace que les villages, elle touche aussi les quartiers de nos villes. Alors pour moi c’était symbolique d’y voter aujourd’hui en y retrouvant le Maire, François Garcia et l’équipe municipale qui continuent notre combat pour des services publics de qualité pour tous !
Le combat contre la dérégulation des services publics en Europe ne doit pas être abandonné !
Je pensais aussi à tous ces combats, souvent avec le sentiment d’avoir été bien isolée, au sein du Parlement Européen et même au sein du Groupe Socialiste Européen, pour éviter l’ouverture à la concurrence généralisée, pour faire reconnaitre le champ et les outils spécifiques du service public. Nous n’avons rien pu arrêter et attendons toujours une directive cadre sur les services publics. Baroso a déjà dit qu’il ne la proposerait pas. Néanmoins il faut résister et reprendre l’offensive en Europe, à un moment où les peuples perçoivent les conséquences négatives de la libéralisation de ces secteurs clefs pour l’égalité des citoyens et des territoires.
La privatisation rampante de la poste n’est ni acceptable ni inéluctable !
Mais, rien, et pas même l’Europe, ne justifie la privatisation de La Poste. Le gouvernement prétend que cette entreprise restera 100% publique. On ne peut absolument pas le croire quand on se souvient les promesses de ne jamais baisser la part publique de GDF ! Il est clair que la Poste a besoin d’argent (2 à 3 milliard) pour se moderniser. Mais l’Etat peut trouver cet argent porteur d’avenir.. Ne serait ce qu’à travers le grand emprunt. Mais d’autres méthodes sont envisageables, d’autant que l’Etat a reçu pendant des années des ressources budgétaires conséquentes de La Poste. Nul besoin de changer son statut pour cela !
Le décret fixant le cadre du référendum d’initiative populaire voté dans la nouvelle constitution est volontairement retardé pour empêcher que notre peuple s’oppose à ce mauvais coup !
Alors cette votation citoyenne est d’autant plus importante qu’elle manifeste la double imposture : sur le fond, les français ne veulent pas de cette modification du statut de la poste et sur la forme, on les prive d’un choix démocratique qu’on prétendait leur confier !
Mais cette votation citoyenne a été une formidable mobilisation unitaire de toute la gauche, gauche politique, syndicale, associative et citoyenne. Enfin un moment d’unité où les égos des uns et des autres n’ont pas pris le pas sur le combat commun. Enfin, une gauche proche des français, avec eux, pour s’opposer mais aussi pour porter une perspective d’avenir, celle de développer les services publics. Enfin, les rancœurs, procès d’intention, susceptibilités d’appareil mis de coté. C’est cette gauche là qui peut être utile à nos concitoyens en faisant obstacle à la politique anti sociale et anti républicaine de N Sarkozy. C’est cette même gauche qui devrait avancer pour proposer des changements concrets, porteurs d’une alternative. C’est cette gauche là et elle seule qui peut assurer notre victoire en 2012.