J’ai, de temps à autre, l’occasion d’aller dans les départements et territoires d’Outre-Mer, surtout pour traiter de les problèmes de logement. J’y parle avec des élus, des militants, des acteurs économiques et sociaux mais aussi des hommes et des femmes peu engagés politiquement. Je me suis fais une opinion : la question majeure de ces territoires n’est pas institutionnelle. Et en tout cas, rien ne justifie de modifier leur place dans notre République. Mais là comme ailleurs, l’enjeu est d’offrir à chaque citoyen, à chaque territoire les garanties et les promesses républicaines : liberté, égalité, fraternité. Le non d’aujourd’hui est le choix de ne pas renoncer à ce destin commun, à cette exigence partagée tant dans l’hexagone, qu’outre-mer. C’est un Non d’adhésion à nos valeurs et cadre commun. Mais nous ne devons pas considérer que ce Non justifie l’immobilisme. Au contraire
Il est clair que l’action de l’Etat n’est pas toujours adaptée à la spécificité du terrain. A vrai dire, ce constat peut être fait ailleurs. Dans certains cas, des adaptations réglementaires sont utiles. Rien ne l’empêche, mais l’administration et les politiques sont parfois autistes et manquent de réactivités. Il est clair que l’Etat doit mieux écouter les acteurs et élus locaux pour atteindre les objectifs que la loi et le parlement définissent.
En tout cas, pour moi, l’urgence est d’abord économique et sociale et la question centrale celle du développement économique et durable de ces départements. Il faut financer des projets, favoriser les initiatives locales, faire de ces territoires une véritable vitrine,pour notre pays une plateforme d’échanges avec la région Caraïbes ou l’Amérique centrale et latine. Je pense aux nouvelles industries vertes, à la production d’énergie, à la valorisation des potentialités halieutiques et l’aquaculture, à la création culturelle, à la protection et l’étude de la biodiversité…Chaque territoire a des idées. Il faut plus de volontarisme public, de la persévérance avec le souci de créer une adhésion réelle à ces perspectives et à associer les habitants à une ambition commun. Il y a aussi à répondre aux attentes prioritaires des habitants en matière de logement, de pouvoir d’achat en faisant cesser les profits spéculatifs, les rentes de situation de celles et ceux qui ont acquis une sorte de monopole dans l’import export. Enfin, pourquoi ne pas mieux reconnaitre à nos compatriotes,et aux forces vives d'Outre-Mer, le rôle important qu'ils pourraient jouer dans nos relations avec leurs voisins en valorisant leur apport à la France. je pense, en particulier, aux différentes conférences mondiales qui concernent leurs zones géographiques . Ces départements sont une chance et une richesse pour notre République comme la République est une chance pour eux! . Ce NON est une bonne nouvelle et une exigence pour nous tous !