Evidemment, j’ai une attention toute particulière pour les directives européennes sur l’eau, car j’en ai été, au Parlement Européen, la rapportrice. J’ai co-piloté la co-décision et avec mes collègues, nous avons obtenu que la directive soit contraignante, ambitieuse et nous avons accepté des délais plus longs. En effet, la directive votée en 2000 vient en pleine application en 2015, date à laquelle les Etats membres doivent avoir restaurer la bon état écologique des fleuves et rivières et eaux de surfaces, stopper la dégradation des nappes souterraines et engager l’inversion de tendance pour retrouver leur pureté d’origine.
Or, notre pays ne se met pas en situation de rattraper son retard, alors même que notre ressource en eau est un patrimoine essentiel. Il n’y a pas que le changement climatique. Dans les grands risques et problèmes environnementaux, la qualité de l’eau, une bonne gestion de la ressource, la restauration des nappes phréatiques sont d’une urgence absolue, à effet à très court terme. Et il est clair que cet enjeu nécessite d’une part des sommes considérables, d’autre part des modifications de pratiques économiques, sociales et d’aménagement du territoire. Ceci explique sans doute cela, mais ce n’est une erreur majeure. Erreur pour notre environnement.
Erreur pour l’économie (tourisme, agriculture etc..) mais aussi parce que nous tardons à promouvoir de nouvelles activités dépolluantes comme préventives, à créer de nouveaux emplois utiles, à développer des capacités à exporter ces savoir-faire innovants
Un récent rapport de la cour des comptes, réalisé fin 2009 doutait "de la capacité de la France d'atteindre, dès 2015. Il semble que moins de la moitié des eaux de surface atteindrait le bon niveau écologique prescrit.
Elle constate que "Les instruments d'intervention mis en œuvre pour combattre ce type de pollution sont assez modestes, écrivent les auteurs. Le levier fiscal est largement inopérant, faute de redevance sur la pollution azotée (...) réellement dissuasive". Elle note que les agences de l'eau mettent presque deux fois plus d’argent pour les actions curatives que pour la prévention.
Alors au moment, où la gauche et les écologistes viennent de renouveler et d’amplifier leurs victoires aux régionales, il est impératif qu’elles prennent, à bras le corps, ce sujet et exigent qu’un plan de rattrapage immédiat soit engagé par les agences de l’eau pour qu’en 2015, la France ait restauré le bon état écologique des eaux.
Pour 2012, la gauche doit proposer une vision républicaine de l’écologie. Voilà un exemple !