Les islandais ont raison d’avoir voté contre le plan de sauvetage des banques. Ils ont raison de refuser de payer et de jouer le jeu d’un système qui se retourne en permanence contre les peuples ! Il est bien dommage qu’il ait fallu attendre cette catastrophe pour qu’ils admettent enfin que c’est la logique même du capitalisme financier qui est en cause. Ils n’ont pas été les seuls à se laisser berner par cette idéologie. Mais désormais leur lucidité devrait être contagieuse. En tout cas, si la gauche européenne et mondiale n’offre pas de perspectives et d’alternatives, chacun se repliera sur son pays, son territoire…
Bon sang, que fait l’Internationale Socialiste ? Rien sur l’Islande, rien sur la Grèce. Silence les basses sur la Hongrie et autres pays de l’est européen, qui retardent les départs en retraite, réduisent les salaires, le nombre de fonctionnaires et les services publics sous les injonctions du FMI ou de la commission européenne. Quand les nationalismes viendront occuper l’espace vacant de l’espérance, il sera trop tard pour verser des larmes de crocodile. Comment accepter, les bras ballants, cette généralisation de la misère, de la pauvreté, du chômage ?
Avant la crise, les peuples devaient payer, au motif de je ne sais quelle modernité et des bienfaits supposés du libre échange, en terme de réduction des droits sociaux, de remise en cause de l’intervention publique pour défendre le long terme et l’intérêt général. Après le coup de tempête financier, C’est la même chose en plus brutal encore. Les français avaient vu venir le danger de ce libéralisme et de la financiarisation et c’était tout le sens du vote NON contre le projet de constitution européenne qui consacrait cette logique.
Ils revendiquaient de demeurer maitre de leur destin, ce qui n’enlevait pas leur volonté de construire l’Europe… Mais les grands donneurs de leçons d’alors, qui la main sur le cœur parlait de la grande œuvre européenne, de la réconciliation, de la paix, de la solidarité entre les peuples manifestent, aujourd’hui, un égoïsme national nauséabond, refusant d’aider sérieusement la Grèce, de construire un cadre protecteur commun, des droits et progrès sociaux partagés, un chemin vers plus d’égalité entre et dans nos pays.
Alors les grecs qui manifestent et refusent de payer les pots cassés ont raison. Il faut refuser leur diktat, leurs lois antisociales, créer une crise politique européenne pour imposer de nouveaux choix. Nous devons être a leur coté, et proposer une alternative pour une réorientation rapide de la construction européenne.