La phrase célèbre du général De Gaulle : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille », son relatif mépris pour la bourse sont d’une très grande modernité ! Chacun s’en souvient, Charles de Gaulle n’avait rien d’un gauchiste, et il est vrai qu’il était marqué par les terribles conséquences de la crise de 29, et son cortège de misère ayant entrainé la guerre. Il est vrai aussi qu’il avait l’outrecuidance de penser que les choix politiques primaient sur les diktats boursiers. Rien à voir avec le rabâchage auquel nous sommes soumis depuis 20 ans : désormais nous n’avons plus de marge de manœuvre car tout est mondialisé, rien n’est possible si les décisions ne sont pas européennes etc… Bref le renoncement permanent et la soumission aux marchés. Et quand des décisions européennes sont prises, bonjour les dégâts !!!
De tout cela, retenons que derrière les discours du moment, les crises boursières ou financières, ce qui compte vraiment , et surtout dans la période, est l’état de l’économie réelle : la capacité productive, le niveau d’investissement, l’innovation, la recherche, l’emploi, le niveau de qualification des salariés etc…Bref tout ce qui était devenu une variable d’ajustement au bénéfice des profits et dividendes distribués aux actionnaires et qui demeure la seule valeur durable pour la richesse d’un pays. Ajoutons-y la confiance des peuples en leur avenir…
Alors, au lieu des palinodies sans fins, les dirigeants de notre pays et de l UE feraient mieux de se préoccuper de l’économie réelle, de la relance d’une croissance soutenue et verte. Depuis la mise en œuvre du marché unique dans les années 90, l’Europe a connu la plus longue période de faible croissance de son histoire avec un chômage de masse récurrent. La course effrénée à l’Euro fort, la vision monétariste des choix économiques et sociaux qui a prévalu tant au sein des instances européennes que nationales, le carcan du « pacte de stabilité » a fait avec l’ouverture généralisée des marchés de capitaux, de bien et de services des dégâts considérables. Alors faute de choix politiques alternatifs des dirigeants, c'est la spéculation qui va peut être rendre un service inattendu aux européens : la chute de l’Euro
! L’euro faible est aujourd’hui un atout dont il faut profiter, et qui exige des réactions autres que sa « défense » en imposant la rigueur aux peuples, et en sauvant une fois de plus à haut coût les banques !
« Tout pour la relance » devrait être la priorité, c'est-à-dire faire strictement l’inverse de ce qui est entrepris aujourd’hui ! L’euro faible est une bonne nouvelle pour nos exportations.
Les vraies, c'est-à-dire les exportations de ce qui est produit dans la zone euro et pas celles qui concernent les produits montés en dehors de ses frontières. Souvenez vous des propos de Louis Gallois indiquant la « nécessité » d’assembler Airbus hors de la zone euro lorsque la monnaie européenne était trop chère face au dollar…Donc la baisse de l’Euro est bon pour nos industries et parallèlement renchérit nos importations.. C’est le moment de soutenir les relocalisations et l’investissement industriel. Faut-il encore que la consommation intérieure- si possible dans l’UE- soit au rendez-vous. Et là, le meilleur levier est la redistribution des richesses pour garantir une reprise de la consommation populaire et soutenir une croissance endogène. Le préalable est l’abandon des plans de rigueur qui frappent les salariés, les plus pauvres, la qualité du service public et détricotent notre modèle social..
Les commentaires récents