Le 18 Juin n’était pas seulement une date apprise à l’école, elle résonnait dans la famille comme le rappel d’un engagement quasiment immédiat de ma grand-mère et de mon oncle dans la résistance, dés 1940, de leur départ en camp de concentration après la dénonciation d’une de leur voisine. Fort heureusement, tous deux étaient revenus de Ravensbrück et D’Auschwitz. Ils ont pu me transmettre leur histoire mais aussi leur idéal.
Leur engagement dans la résistance n’était pas le fruit du hasard. Dans leur vie, Ils ne s’étaient jamais résignés et n’avaient accepté la moindre injustice, la moindre inhumanité. Ils n’imaginaient jamais qu’il n’y avait plus rien à faire ! Bref, ils avaient chevillé au corps l’idée de résistance. Et comme le disais ma grand-mère, il fallait une bonne dose d’inconscience, pour ne pas faire un froid calcul entre l’appel de son devoir et l’examen des chances « objectives » de voir triompher sa cause.
N’attendons pas que la situation empire, que la pauvreté, la misère des couches populaires s’installent, que les esprits s’égarent, que la division de la gauche laisse le champ libre aux populismes et fascismes de tous poils, que les dirigeants n’aient ni le courage, ni la lucidité de résister aux idéologies dominantes et laissent faire. Qu’ils laissent la mondialisation libérale et la financiarisation de l’économie triompher, les fondamentaux de notre modèle social et républicain se déliter, qu’ils laissent la désindustrialisation du pays et les inégalités s’accélérer, qu’ils ne portent plus l’espoir d’une société meilleure pour le plus grand nombre. On ne peut plus dire qu’on ne savait pas. On sait où tout cela peut nous mener. Alors n’attendons pas que l’irréparable soit commis et qu’il ne faille plus compter que sur l’héroïsme et le courage d’un petit nombre pour éviter le cauchemar absolu.. C’est ici et maintenant qu’il faut cultiver l’esprit de résistance et le triomphe de la volonté.
Toujours en citant ma grand-mère, qui constatait qu’au fond dans notre pays, ce n’était pas l’armée qui gagnait les guerre mais plutôt le peuple ( je conviens que l’analyse était un peu sommaire), je conclurai ces réflexions sur le 18 Juin, en appelant chacun et notre peuple à la résistance là ou trop souvent les élites sont défaillantes. Mais la résistance est d’abord une fidélité, sans coup férir, aux valeurs de notre république, à l’humanisme et à l’universalité des droits humains!