59% des français estiment que la mobilisation doit continuer même après le vote de la loi par les assemblées. Un tiers des électeurs de Sarkozy en 2007 !
Six manifestations massives, successives, avec plusieurs millions de participants sans que le nombre et la détermination ne faiblisse réellement !
Un soutien de près des trois quart de nos concitoyens et un président de la République au plus bas niveau de popularité de toute l’histoire de la 5ème République !
Du jamais vu !
Ce mouvement est profondément populaire car il unit les ainés et les jeunes, les cadres et les ouvriers, employés. Son succès est bien sûr lié à l’importance de l’enjeu : défendre notre protection sociale, des acquis de civilisation, refuser l’injustice, exiger une redistribution des richesses au profit du plus grand nombre et du progrès ! Mais il est aussi obtenu parce que l’unité syndicale a tenu bon depuis le début et n’a pas vacillé. Cette unité a donné une force considérable à la mobilisation. C’est un précieux talisman.
L’attitude du Président de la République est politicienne et dangereuse pour notre démocratie. Nos concitoyens ne sont pas dupes et ils ne tomberont pas dans le panneau.
Autisme, refus systématique de négocier, bras de fer avec les syndicats, mépris du travail parlementaire, recherche du pourrissement et de la montée des tensions pour créer la peur et la lassitude. Comme le dit un journal américain : « c’est la stratégie de Tatcher ; mais la France n’est pas la Grande Bretagne et la France ne se reconnait pas dans ces choix et cette façon d’agir ». Si Nicolas Sarkozy ne le voit pas, il se prépare de grave déconvenue. Ce n’est pas pour me déplaire ! En revanche il joue avec le feu et c’est plus préoccupant. Car il y a fort à craindre que sa stratégie d’affrontement renforce, dans son camp, l’extrême droite ! Quand les représentants du peuple sont à ce point décalés des attentes populaires, cela ne présage jamais rien de bon. Fort heureusement, le pire n’est jamais écrit d’avance et la seule voie pour éviter ces dérives est l’unité. L’unité des forces de gauche, de la gauche politique, associative, syndicale dans sa diversité pour tenir, résister mais aussi proposer, retrouver l’espérance et rendre possible la victoire : aujourd’hui avec la retrait, demain, dans 18 mois, pour une alternative.
D’une certaine façon un front populaire est en train de naitre dans la rue, dans les grèves, dans la conscience de nos concitoyens, dans la jeunesse dont on montre insuffisamment qu’elle est très massivement responsable. Révoltée et responsable. (Les dérapages sont peu nombreux au regard du nombre de lycéens dans la rue et sont très médiatisés ! A l’évidence il faut tout faire pour les arrêter. On voit bien à qui profite le crime !).
Il n’appartient pas aux politiques de décider en lieu et place des organisations syndicales la stratégie à développer désormais. En revanche au-delà du soutien, de la participation active à l’action, la gauche politique doit tirer une leçon majeure : donnons vite force pérennité à un nouveau front populaire !