J'étais à Jarnac il y a 5ans. j'y étais Dimanche , à nouveau. je n'ai pas un goût démesuré pour les commémorations. Mais en politique, le retour sur le passé permet parfois de tirer des leçons pour l'avenir.
C'est tout celà que j'ai dit devant les caméras de ce Week-end, sur Itv ou encore sur France 3 Poitou Charente :
http://poitou-charentes.france3.fr/ cliquer sur 19/20 du 8 janvier 2010
la dernière fois que j'ai vu François Mitterrand , à l'automne 1995, alors que nous nous quittions ,préssentant que cet aurevoir était un adieu, François Mitterrand me prit le bras, la main, d'un geste amical et intense et me lança : tenez bon sur l'Union de la gauche! promettez moi!
Il connaissait ma réponse et ma détermination. En ce moment si particulier, il allait à l'essentiel, car pour lui, l'unité fut essentielle, fondatrice de son parcours, talisman de sa victoire. Elle devrait l'être pour nous encore en 2011 et si la gauche semble si vulnérable c'est bien parce que la volonté de se rassembler fait défaut.
Alors ce dimanche, dans les rues de Jarnac, je venais, d'une certaine façon, confirmer cet engagement.
François Mitterrand n'avait pas la gauche honteuse! le clivage gauche droite était pour lui une évidence. La gauche était le creuset politique d'une majorité sociologiques, celle des forces de la jeunesse, du travail, de la culture et de la création. Elle incarnait toutes celles et ceux qui n'étaient pas défendus, reconnus, respectés avec justice et dignité.
J
e pensais à ces paroles maintes fois répétées et à sa détermination à mettre en oeuvre en 1981 le programme de progrès social qu'il avait présenté aux français : retraite à 60 ans, 5 ème semaine de congès payés, hausse des salaires.. alors même que déjà certains " réalistes" lui disaient que c'était trop, trop vite, trop cher.. Il n'a pas céder et il a bien fait. je pensais aussi, écoutant certains commentaires, à cet étrange argument que la droite distille à l'envi: tous les maux actuels de la France viendrait du "laxisme" social de 1981! On croit rêver. Hélas , on ne rêve pas lorsqu'elle détruit tous ces acquis qu'on avait fini par banaliser, comme si ils n'avaient été obtenus sans grande difficulté, comme des évidences naturelles...On sait aujourd'hui que les nantis ne s'y sont jamais résigné, que bon nombre de pays n'ont pas connu ces évolutions.. L'autre argument pour dévaluer le bilan de François Mitterrand et ses choix de gauche est d'expliquer doctement qu'évidemment celà a provoqué l'ineluctable retour de bâton avec la " rigueur"! cette thèse est répétée par ceux qui au fond n'avaient jamais ,même a gauche, acceptée la voie originale du socialisme français. Quel manque d'objectivité! la réalité est que partout, dans les années 80, le tournant libéral ,engagé par l'élection de Margareth Tatcher et de Ronald Reagan, relayé bien souvent par des sociaux-démocrates a amené à des programmes d'austérité... Ailleurs, Ils ont eu la rigueur sans avoir capitalisé des progrès sociaux significatifs! Si j'ai une critique à faire à François Mitterrand c'est de ne pas leur avoir plus longtemps tenu tête! En tout cas qui ne voit aujourd'hui avec la crise qu'une large part des propositions de 1981, sous une forme différente sans doute, reprennent une singulière actualité : capital public pour relancer l'industrie, contrôle du crédit et des banques, hausse des salaires et du pouvoir d'achat, renovartion et défense des services publics , consolidation des libertés, priorité à l'école....je ne peux pas m'empêcher de penser, voyant la foule présente que ce regain d'attention à la mémoire de François Mitterrand était aussi le signe d'une rupture nouvelle attendue.
je retiens de l'action de François Mitterrand trois exigences: Unité de la gauche, affirmation sans complexe de ses valeurs et de ses fondamentaux, courage d'engager des changements profonds. Un chemin a été tracé, à nous d'aller plus loin!