Devant les Restos du Cœur, Nicolas Sarkozy aura préféré endosser le costume de Super Menteur à celui du Père Noël
Marie-Noëlle Lienemann, Sénatrice de Paris, Ancien Ministre du Logement et Présidente de la Fédération des Coopératives HLM s’insurge contre les propos tenus par le Président de la République ce jeudi 22 décembre devant des responsables des Restos du Cœur en banlieue parisienne.
Pour faire oublier ses échecs et ses promesses non tenues (zéro SDF, la France des propriétaires) et ses résultats accablants (accroissement terrible du mal-logement, explosion des prix de l’immobilier et des loyers), Nicolas Sarkozy cherche des boucs-émissaires (les pseudos-nantis des logements HLM et les immigrés) et se défausse de sa lourde responsabilité avec des chiffres erronés et des arguments épurés.
L’aggravation de la situation est la conséquence d’une flambée insupportable des prix et des loyers provoquée par des cadeaux fiscaux aux plus riches en lieu et place des engagements budgétaires pour la construction de logements abordables et sociaux en locatif et en accession.
Or face à ce constat d’échec la droite persiste et signe dans ses erreurs en rejetant l’encadrement des loyers voté cette semaine par le Sénat et en baissant les aides à la pierre dans le budget de l’Etat. Les chiffres de construction de logements sociaux qui sont avancés sont un leurre et ne tiennent pas compte de l’importance des démolitions mises en œuvre dans le parc HLM par le gouvernement. Dans la politique du logement comme ailleurs, Nicolas Sarkozy s’est exclusivement préoccupé des plus riches au détriment de la majorité de la population, et privilégiant la communication mensongère à l’action efficace.
Il y a cinq ans ses propositions étaient ultralibérales, comme celle d’instaurer en France les prêts hypothécaires à l’origine de la crise aux Etats-Unis. Cinq ans après, il n’a pas absolument pas changé sur le fond: sa volonté d’instaurer un « nouveau modèle économique pour les HLM » laissant entrevoir la vente pure et simple du parc locatif social.
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy, en matière de politique du logement comme dans d’autres, aura été celui de la rupture entre sa parole et ses actes. Bossuet disait « Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes », cette maxime ne s’est jamais aussi bien appliquée qu’à l’actuel Président de la République et à sa politique du logement.