Communiqué de presse de Bariza Khiari, Vice-présidente du Sénat et Marie-Noëlle Lienemann, Secrétaire du Sénat, toutes deux sénatrices socialistes de Paris.
Il y a six mois, le Sénat votait à l’initiative du groupe socialiste une résolution instituant une journée nationale de la laïcité le 9 décembre.
Le groupe socialiste du Sénat souhaite aujourd’hui renouveler auprès du Gouvernement sa demander d’instaurer officiellement le 9 décembre comme journée nationale.
Il ne s’agit pas seulement de commémorer la loi de séparation des Eglises et de l’Etat votée le 9 décembre 1905, mais surtout de rappeler l’actualité et la force de ce principe.
Les sénateurs socialistes ne peuvent accepter que la laïcité soit dévoyée et instrumentalisée comme arme de la division nationale alors même qu’elle doit assurer l’unité du pays et le respect de chaque citoyen.
Nous regrettons que le principe de neutralité de la République Française soit affaibli par des décisions gouvernementale comme l’abandon par l’Etat du monopole de la délivrance des diplômes universitaires au profit de l’enseignement supérieur privé ou le financement de l’enseignement privé par les communes, tel que voulu par la loi Carle.
Nous déplorons également les déclarations du Président de la République actuel, Nicolas Sarkozy, qui s’attaque à la conception même de la laïcité en affirmant lors de son discours de Latran que « jamais l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur dans la transmission des valeurs et dans la différenciation entre le bien et le mal ».
C’est enfin le communautarisme social, ethnique ou religieux qui s’installe trop souvent dans la société française et qui est encouragé par une conception dévoyée de la laïcité voulue « positive ».
C’est pourquoi nous réaffirmons notre attachement et notre détermination à défendre la laïcité comme principe garantissant la liberté de conscience, le droit de croire ou de ne pas croire, le libre exercice des cultes et l’indépendance réciproque de l’Etat et des cultes quels qu’ils soient. C’est cette garantie face à l’intrusion des autorités religieuses dans la vie politique, condition de l’universalité républicaine, qui est aujourd’hui menacée et à laquelle nous voulons veiller.
C’est à ce titre que nous nous réjouissons de la mobilisation des acteurs locaux, associatifs et élus, qui ont planté des arbres de la laïcité dans plus de 75 départements et dans plusieurs centaines de communes recensées à ce jour et que nous appelons à l’amplification de ce mouvement.
Le Président du Sénat s’est lui aussi engagé à participer à cette initiative symbolique en plantant prochainement un arbre de la laïcité dans l’enceinte même du palais du Luxembourg.
C’est bien la laïcité sans adjectif que nous défendons face à la laïcité voulue positive ou conçue comme étendard de la division, et c’est bien ce principe constitutif de l’unité républicaine qu’il nous faut porter en ce jour symbolique.