2 Janvier 2011
J’avais reçu d’un ami, en pleines vacances, un sondage réalisé par Fiducial /Opinion Way, pour le journal La Croix et je viens seulement de le lire. Derrière un résultat globalement positif pour François Hollande, les réponses méritent, à mon avis, d’être regardés avec vigilance.
La question traitée est la suivante : Parmi les candidats à l’élection présidentielle, quels sont ceux qui selon vous proposent les meilleures solutions à vos préoccupations quotidiennes ? Chaque personne interrogée pouvait donner 2 réponses ce qui donne un total supérieur à 100%.
François Hollande arrive en tête avec 24% devant Nicolas Sarkozy (20%) suivis de Marine le Pen avec 16% puis F Bayrou (15%) ensuite Jean-Luc Mélenchon (9%).
En revanche, ce qui frappe est la différence entre catégories sociales.
Le candidat socialiste fait son meilleur score chez les inactifs ( 29%) et ne recueille que 20% chez les actifs, devançant, auprès, d’eux Marine Le Pen que d’un seul point ! Pour être encore plus précis, chez les actifs les plus aisées (CSP+) François Hollande fait un tabac avec 26%, très loin devant N Sarkozy ( 20%) et plus encore face à Marine Le Pen ( 9%). En revanche c’est l’effondrement auprès des actifs (CSP-) qu’on pourrait qualifier de prolos, d’ouvriers et employés puis que François Hollande est crédité de 17% , Marine Le Pen de 26% et Nicolas Sarkozy à 13%.
Une leçon s’impose la gauche doit mettre le paquet sur la reconquête des couches populaires et au premier chef des salariés moyens et modestes.
Qu’attendent prioritairement les sondés de ces catégories : plus la baisse des prix des produits de première nécessité, le remboursement des soins, la protection de la retraite ainsi que l’entrée des jeunes dans le monde du travail que les autres et un peu moins la lutte contre le chômage.
Mais au-delà de ces attentes, la reconquête de cet électorat, qui devrait être le cœur de la gauche qui aurait dû être engagée depuis longtemps, passe par des mesures tangibles immédiates et aussi par une posture nouvelle face à l’Europe et la mondialisation qui a lourdement pesé dans la détérioration de leurs conditions de travail et de vie.
Je retiens 2 idées forces : il faut du sonnant et trébuchant sur les salaires et le pouvoir d’achat. Il faut montrer que nous imposerons une rupture avec le cours actuel de la construction européenne pour la réorienter au service des peuples et des travailleurs !
Rupture ! Vous avez dit rupture ? Pourra-t-on réussir le changement sans quelques ruptures ?