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27 mai 2007

Pour un impôt européen en faveur de la recherche et de l'éducation

020420_1455_0002_lsms Depuis de nombreuses années, des pays européens, au nom de la logique libérale et pour attirer les investissements, ont diminué la taxation du capital. Cette course effrénée a obligé les autres pays à faire la même chose afin de ne pas subir de trop lourdes délocalisations. 

Il existe des données qui ne trompent personnes, d'autant qu'elles sont fournies par la Commission européenne elle-même: Entre 2000 et 2007, 172 milliards d'euros ont été prélevés des salaires afin de rémunérer le capital financier. Au nom de la concurrence, et du libéralisme, les gouvernements se sont lancés dans une course aux bas salaires et aux allègements fiscaux.

Cette baisse, irresponsable, de la fiscalité du capital a été financée en fait par une augmentation des impôts payés par les salariés. En effet, c'est sur eux que l'on fait reposer une grande partie du financement des besoins collectifs, alors que dans le même temps au niveau européen, le taux moyen d'impôt sur les bénéfices est passé de 45% en 1985 à 30 % actuellement. En France, par exemple, la baisse d'un tiers du taux d'imposition représente 17 milliards d'euros soit sept fois le budget du CNRS!

Comment financer la recherche et l'éducation si de nombreux pays continuent leur dumping fiscal. Va-t-on, une fois de plus, diminuer les fonds destinés à la protection sociale ? Pour moi, la réponse est non. Un financement, digne de ce nom, en faveur de l'éducation et de la recherche, qui, dois-je le rappeler, sont les piliers de toutes démocraties, passent inévitablement par une harmonisation fiscale.

Il est donc indispensable d'avoir une large mobilisation des citoyens et des pouvoirs publics en faveur d'une politique fiscale et budgétaire ambitieuse afin d'assurer une meilleure protection sociale, des services publics de qualité pour tous et de garantir une juste redistribution des richesses. Aussi, envisager notamment un impôt européen sur les sociétés me paraît souhaitable et réalisable. 

Il s'agit bien là d'un choix de société: la solidarité plutôt que le chacun pour soi, valoriser ceux qui travaillent et créent plutôt que les rentiers. La solidarité passe, certes, par un niveau élevé des dépenses publiques. Mais ces dépenses ne sont pas un coût, elles sont un investissement, gage de justice sociale et de dynamisme économique.

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