Par Bertrand Périssé, Secrétaire fédéral adjoint du PS de Paris ([email protected])
« Qu'as-tu fait du devoir de victoire ? » Après cette campagne digne, volontaire, mais bien trop confuse, la gauche, et sa candidate, doivent se poser cette question. Le résultat est là : pire que celui du 21 avril, qui n'est pas effacé mais aggravé. Non, le sourire auto-satisfait n'est pas de mise : la droite s'est levée et quelque chose, à gauche, s'est cassé. Car, c'est un fait, jamais depuis 26 ans l'opposition n'avait manqué de battre les sortants, et la gauche vient, le 6 mai, d'y échouer. S'il se confirme en juin, l'échec de Ségolène Royal nous ramène aux années 1960–70, celles de la droite au pouvoir pour une décennie, au moins. En 2002, la défaite était choquante mais c'était l'alternance. Celle de 2007 est plus grave car il n'y a même plus alternance : après cinq ans de mauvais gouvernement, l'UMP est réélue, avec un score meilleur qu'aucun autre parti aujourd'hui en Europe. Les Français étaient pourtant tout-à-fait prêts à écarter la droite, comme l'ont prouvé avec force les élections régionales, européennes et le référendum. Il est vain de chercher une excuse dans un prétendu virage conservateur de la société : voyez l'impopularité record du CPE (l'an dernier) ou l'attachement à la solidarité (dont même Sarkozy, louant Jaurès et Blum, a du tenir compte).
Ce rendez-vous manqué avec le peuple est un gâchis qui va coûter cher aux salariés et aux valeurs de progrès. C'est une faute majeure de pédagogie politique (comment a-t-on pu laisser le n°2 de ce gouvernement incarner l'espoir ?). C'est un fiasco stratégique dont il faudra tirer calmement, à froid, tirer les leçons. N'ayons pas le ridicule de le maquiller en succès, ni en « mouvement populaire de grande ampleur » (Jean-Marc Ayrault). La gauche garde heureusement de l'énergie à mobiliser pour limiter la casse aux élections législatives. Souhaitons qu'elle conserve son sang-froid pour ne pas se déchirer, ni accabler les personnes, car ce n'est pas d'abord une question de personnalités.
Mais qu'on ait au moins la pudeur de ne pas célébrer le cap politique zig-zagant qui nous a conduit là. Certains s'accomodent joyeusement de l'échec, notamment dans le gotha médiatique : pour eux, une claque à 47 % c'est juste un prix à payer pour changer de gauche, pour faire rentrer les socialistes français dans le moule centriste qui domine l'Europe. Pourtant, cette ligne social-libérale, respectable, est incapable en France de réunir une majorité et condamnerait le Ps à l'opposition pour très longtemps.
Une élection est un moment de vérité. Celle de Sarkozy a été d'assumer clairement et précisément ses choix de droite : les salariés travailleront plus durement, l'argent des riches restera aux riches et la répression des voyous servira le consensus. Pour entraîner le pays sur une autre voie, la gauche devra s'opposer frontalement à ces vues-là, et non pas virevolter autour, il faudra assumer sans complexe et traduire concrètement nos choix pour plus d'égalité. Réinventer une pédagogie de la République et du socialisme, appliquée à la réalité sociale et mondiale : à défaut de victoire, voilà notre devoir.
Il est grand temps de réinvestir les thématiques que le PS a abandonné à l extrême gauche et à Sarkozy. Qu on arrête de nous dire que Ségolène n a pas eu le temps. Arrêtons de chercher des excuses à notre ex candidate: un leader ne s excuse pas il avance et tire les leçons de ses échecs. Or comme après 2002 on ne veut pas voir la vérité en face: l électorat PS veut d abord que l on adopte une stratégie claire née du débat d idée. Or l attitude de Royal qui dit: "désignez mmoi tout de suite pour 2012" nie complètement le débat d idée. Même Devedjan et Sarko se foutent de nous en disant qu on a perdu la bataille des idées. Il faut arrêter le culte de la personne, les excuses, les faux coupables, la victimisation et revenir au débat d idée!
Rédigé par : Marco | 30 mai 2007 à 12:28
pour esteban
n'importe koi, ne pas confondre des élections régionales, et nationales, non ce n'est pas une cohabitation..
jb
Rédigé par : jb | 30 mai 2007 à 02:20
il nous faut être a gauche et le revendiquer clairement, ce n'est pas en pactisant AVEC La droite ou le modem, ou sarko, et , ou en étant le PS mou , a la rose décolorée que nous allons gagner, et même si nous gagnons, ce sera une semi défaite puisque entre temps nos idéaux nous les aurons délaissés. n'ayons pas peur de dire, les travailleurs, c'est n'est pas un mot sale, et enfin la gauche se parle en disant NOUS et pas en disant JE.
JB
Rédigé par : jb | 30 mai 2007 à 02:18
Je partage l'avis de David, à l'heure où la Sociale-Democratie montrent ses limites, le PS ne va quand même pas faire ce choix la !
Rédigé par : gege | 30 mai 2007 à 01:56
A entendre certains, il faudrait suite à cette défaite que la gauche... devienne de droite. Détournement de langage, certains appellent ce renoncement une "social-démocratisation" !
Que la gauche invente donc une gauche de l'avenir, plutôt que de copier la droite du passé ! Une gauche d'avenir allant vers un mondialisme socialiste contre le capitalisme, pour l'égalité contre les injustices, pour la liberté pour tous contre les discriminations.
Rédigé par : david | 30 mai 2007 à 00:59
Cette analyse est représetnative de la façon de penser la politique aujourd'hui. Ségolène a perdu : donc elle était mauvaise. Autrement dit malheur au perdant. Mais Mitterrand a perdu 2 fois les élections avant d'amener la gauche au pouvoir, on l'a pourtant reconnu comme le leader de l'opposition. S'en tenir aux lacunes réelles ou supposées de la candidate de la gauche évite de se poser de vraies questions. Pour moi Ségolène a perdu parce que :
1. elle a perdu trop de temps à se battre avec ses camarades du parti qui n'arrétait pas de surfer sur la rumeur de son incompétence. DSK a joué un rôle dégueulasse, encore plus que Fabius, et pou ma part je le verrai bien rejoindre Kouchner et Besson chez Sarko ;
2. les socialistes n'ont plus aucun relais dans la presse et les médias. On sait le profit que sarko a pu tirer de la veulerie des journalistes. Il serait temps de faire émerger disons un "Monde" de gauche ;
3. Sarko a gagné parce qu'il a été chercher le vote des fachos presqu'un à un. Et ça c'est une dimension que vous négliger. Pendant que Ségolène se battait pour se distinguer de Bayrou, Sarkko lui allait à Nice flattait l'extrême droite sur le thème des bienfaits de la colonisation.
Je crois qu'aujourd'hui le PS doit disparaître, non pas parce que les idées de gauche n'ont pas de sens, mais parce qu'il faut fonder un grand parti qui aille de la gauche façon DSK, jusqu'aux anciens communistes et qui englobe les Verts. Après tout c'est ce que la droite afait avec l'UMP. Et en décembre 2006 l'UMP était prète à conquérir l'opinion en couvrant le champ qui va de LePen à S. Weil. A cette époque, Ségolène en était encore à batailler avec ses deux camarades. Quand ségolène nous dit le candidat du PS doit être désigné dès aujourd'hui, elle a raison, même si je ne suis pas certain que ce soit elle qui doive le représenter. Sarko s'est préparé 4 ans. Il a monté des réseaux ad hoc : par exemple, il faut se poser des questions sur la trahison des mitterrandolâtres, cela n'a pas pu se faire du jour au lendemain.
Voilà mon opinion, voilà ce que je crois qu'il faut faire si on veut que la gauche gagne à nouveau des élections et donne un peu une autre couleur à la France.
Rédigé par : Esteban | 29 mai 2007 à 18:03
je ne savais pas que la gauche avait perdu les élections, vous semblez tellement heureux acec vos 17 millions de voix.
mes cpains socialistes me disent que la France marche bien quand la droite est au gouvernement et la gauche dans les communes et régions.
c'est cela la vraie cohabitation .
qu'en pensez vous ?
Rédigé par : ma vision de la cohabitation | 29 mai 2007 à 09:39