Publié le 21 septembre 2006 dans le figaro
Réunis pour trois jours à Bordeaux, les acteurs du logement social cherchent les moyens de répondre aux énormes besoins en ce domaine.
CHANGEMENT de ton pour le 67e Congrès de l'Union sociale pour l'Habitat, qui se tient à Bordeaux jusqu'à ce soir. L'heure n'est plus à l'accusation, mais aux propositions, car les acteurs du logement social fondent désormais leurs espoirs dans les programmes des futurs candidats à l'élection présidentielle. Le constat reste alarmant : selon la Fondation Abbé Pierre, 1 300 000 ménages attendent toujours un logement social, alors que chaque année il ne s'en construit que 40 000, soit moins de 10 % de la production annuelle totale.
Le plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo, adopté en juin 2004, prévoyait la construction de 500 000 logements sur cinq ans. Près de 70 000 logements ont d'ores et déjà été réalisés sur le parc public national. Mais les besoins restent énormes. Et les difficultés réelles. Les organismes HLM sont tout particulièrement confrontés au problème de la hausse du prix des terrains et, dans une moindre mesure, des coûts de construction. Si la France est l'un des pays dont la densité urbaine est la plus faible en Europe, elle est aussi l'un des pays dans lesquels le prix du marché du foncier augmente le plus rapidement.
La Caisse des dépôts défend le système du livret A
Pour permettre aux organismes HLM de sortir de l'impasse, l'ancienne secrétaire d'État au Logement, Marie-Noëlle Lienemann, présidente de la Fédération nationale des sociétés coopératives d'HLM, suggère de « réfléchir à un mode de financement par des subventions directes au moment de l'achat du foncier ». « Il doit être possible, estime-t-elle, de constituer un fonds pour permettre l'acquisition foncière par les HLM ». Un avis que partage Louis Dumont, président de la Fédération nationale des associations régionales. « Nous devons pouvoir compter sur la simplification des procédures de construction », indique-t-il. Marie-Noëlle Lienemann juge en outre que les fonds du livret A sont mal utilisés. Elle privilégie l'idée d'un guichet ouvert qui permettrait aux organismes HLM de « bénéficier de ces fonds, voire d'adopter le principe d'un prêt à taux zéro par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ». L'institution publique peut se targuer d'être le premier financeur du logement social. A ce titre, son directeur général, Francis Mayer, a vigoureusement défendu hier le statu quo pour le livret A mis en cause devant la Commission européenne.
Selon lui, la centralisation des fonds, aujourd'hui entièrement gérée par la CDC, est « indispensable et irremplaçable ». « Si elle devait être remise en cause, a-t-il poursuivi, il s'agirait d'un sujet politique majeur ». Il estime en revanche qu'il « revient au gouvernement » d'élargir ou non la distribution du livret A à d'autres banques que La Poste et l'Écureuil.