Les malades sont toujours plus nombreux… Le dernier rapport fourni par les Nations unies fait état de chiffres alarmants : le VIH/SIDA a tué plus de 25 millions de personnes en 25 ans. Aujourd'hui, plus de 40 millions de personnes sont porteuses du virus. En 2006, 4,3 millions nouvelles infections ont été enregistrées, dont 2,8 millions (65 %) dans la seule Afrique subsaharienne et plus de 95 % des personnes atteintes du VIH/SIDA vivent dans les pays en voie de développement. Sur ces enjeux, souvent le Parlement Européen sait être au rendez-vous et fait pression sur les politiques de l’union et des Etats.
Jeudi, nous avons voté, à Bruxelles, très massivement une résolution volontariste.
- elle insiste sur les politiques de prévention, d’éducation, d’information et sur la nécessité de systématiquement les mettre en œuvre en parallèle des soins.
- Le Parlement européen a insisté sur l’importance d’investir dans la mise au
point de méthodes de prévention maîtrisées par les femmes telles que les
microbicides, les préservatifs féminins et la prophylaxie post-exposition pour
les victimes de viol.
- Les députés
ont demandé aux Etats de veiller à une lutte résolue contre toutes les
discriminations qui touchent les malades ou séropositifs et contre
l’homophobie.
- Et ont réitéré leur pression sur la commission européenne pour que soit monté à 1 milliard d’Euros la contribution de l’union Européenne au Fonds mondial contre le VIH/sida, la malaria et la tuberculose et aux membres du G8 à porter leur contribution à 7 milliards d'EUR en 2007 et à 8 milliards d'EUR en 2008, de manière à donner à l'ONUSIDA les ressources nécessaires pour freiner l'évolution de ces épidémies
Il y a évidemment la grave question de l’accès aux médicaments de tous les malades et bien sûr ceux du tiers monde. 5 ans après la déclaration de Doha ou les pays riches s’engageaient à rendre facile cet accès aux pays pauvres, rien n’a vraiment changé dans de nombreux pays. 74 % des médicaments utilisés contre le sida sont toujours sous monopole et que 77 % des Africains demeurent privés d'accès aux traitements contre le sida, alors qu’il était prévu que chaque État membre de l'OMC "a le droit d’accorder des licences obligatoires et la liberté de déterminer les motifs pour lesquels de telles licences sont accordées". Le système des licences obligatoires est manifestement trop compliqué et plein d’embûche, sans compter que certains pays que certains pays ont mis en place une taxe sur ces médicaments.. Il faut obtenir qu’ils la suppriment ! Cette question est majeure et montre, hélas, que bien des accords internationaux demeurent lettre morte !
N’oublions pas que dans notre propre pays l’accès au soin, à la prévention est loin d’être acquise pour tous ! Et en Europe de l’Est, ou le nombre personnes contaminées s’est accrue de 50%.
Enfin un petit coup de chapeau à l’union Européenne qui a introduit un volet consacré au VIH/sida dans le septième programme-cadre de recherche, le parlement a demandé que soit promu les activités de recherche portant sur les vaccins et les microbicides, sur les outils de diagnostic et de suivi adaptés aux besoins des pays en développement, sur les modèles de transmission de l'épidémie, sans oublier les études sociales et sociologiques.
Mais l’essentiel est de poursuivre sans relâche le combat ! Il montre aussi combien il est urgent de penser autrement les échanges mondiaux, de replacer le développement humain comme priorité absolue face à la logique financière.