Face à droite dure, il faut une gauche forte.
Et il est donc essentiel de faire le plein des voix de gauche, de retrouver aussi certains électeurs des couches populaires qui se sont laissé tenter par les sirènes de N Sarkozy sur la défense des travailleurs ( en fait de la valeur travail, ce qui n’est pas la même chose).
Nous pouvons retrouver autour de nos candidats, une large majorité d’employés, d’ ouvriers sur des axes programmatiques clairs qui soient de véritables alternatives face aux projets de Nicolas Sarkozy. Pour cela un maitre mot : priorité absolu aux enjeux économiques et sociaux.
Il y a aussi l’impérative nécessité de démasquer le double discours de Sarkozy et de l’UMP. C’est en particulier le cas sur l’Europe, où son mini traité va donner satisfaction aux tenants de l’Europe libérale et ou ses promesses sur la préférence communautaire et autres protections seront vite oubliées comme hier Chirac, une fois l’élection passée, s’est débarrassé de ses engagements sur la fracture sociale. Nous devons retrouver un discours concrets et offensif contre les délocalisations et l’Europe passoire ! Obligeons la droite à clarifier sa stratégie européenne.
Il faut opposer de nouvelles propositions pour contrecarrer N Sarkozy et la fausse solution de la détaxation des heures supplémentaires censée incarner le « travailler plus pour gagner plus ». Nous devons promouvoir le « gagner plus pour travailler tous » en donnant crédit à nos propositions sur la hausse des salaires avec un coup d’accélérateur à travers de l’augmentation du SMIC. Je suggère que nous proposions dans notre programme législatif, une augmentation immédiate de 100 Euros pour les salaires, qui pourraient être dispensée de cotisations sociales et d’impôts, et qui bien sûr s’appliquerait immédiatement pour le SMIC. Le message doit être clair : la hausse du SMIC doit tirer une revalorisation de tous les bas et moyens salaires, elle doit s’accompagner d’une refonte du calcul des cotisations sociales, sur la base de la valeur ajoutée et d’une réorientation fondamentale des aides publiques aux entreprises, en particulier pour soutenir les PME qui créent de l’emploi et de « bons » emplois.
Sur le logement, il faut un discours plus net sur l’indispensable plafonnement des prix de l’immobilier pour empêcher la spéculation et pour un moratoire sur les loyers (la hausse prévue pour cette année est de 3,5%). C’est indispensable pour aller vers le droit opposable, pour la mixité sociale mais aussi pour le niveau de vie de nos concitoyens. Répétons -le sans cesse, le pouvoir d’achat des salariés est l’ami de l’emploi.
D’autres enjeux qui ont été insuffisamment mis en avant lors de la campagne doivent être défendus avec force : ceux du service public, qu’il s’agisse de la Poste (la droite a accepté, récemment, à Bruxelles la concurrence totale du courrier), de l’énergie mais aussi récemment celui du livret A. Je cois aussi très important de faire le lien entre l’écologie et le service public et cela doit être le cas pour l’Eau…
La victoire des législative se jouera sur le fond, sur les politiques à mener mais aussi sur le collectif. Rien n’est possible si nous ne mobilisons pas tous les talents. Fort heureusement, nous avons des candidats mobilisés, des militants motivés et la bataille législative est par nature collective alors que la cinquième République pousse à la personnalisation. Nous ne savons pas toujours résister à ses démons qui nous fragilisent toujours. Rassemblons !
Rassemblons la gauche, les nôtres, car sans ce socle, sans un socle puissant nous n’arriverons pas à élargir et à créer une dynamique qui fédère celles et ceux qui ne nous ont pas soutenu dés le premier tour. Soyons au clair et que les responsables cessent d’occuper les journaux avec des appels au centre, au parti démocrate, allant jusqu’à prévoir un désistement en leur faveur au second tour !
Cette stratégie est suicidaire, mais en plus elle entretient l’idée que nous sommes englués dans la magouille politique là où il faudrait parler des problèmes et attentes des Français (pendant ce temps là, Peugeot licencie, les délocalisations continuent et Bruxelles annonce les mauvaises nouvelles mises au frigidaire pendant les présidentielles). Mais le plus grave est que cette attitude créée ou consolide artificiellement un centre à la droite du PS qui nous prend d’autant plus des voix que nous le légitimons et que nous ne cherchons pas à retrouver autour des candidats socialistes ces électeurs flottants que nous n’avions su convaincre le 22 avril… De l’autre coté, les œillades au centre risque de faire repartir à l’extrême gauche, ou à notre gauche, des citoyens qui ne veulent pas d’un affadissement de la gauche. Bilan des courses, une perte de substance du PS. Quelle absurdité !
Alors que chacun fasse attention, la gauche a besoin d’un PS fort, ancré à gauche, capable de faire un synthèse féconde entre les fondamentaux de la gauche et les enjeux du monde actuel. La dureté des temps, la gravité de la dérive de la mondialisation, la déstabilisation écologique exigent des réponses fortes, réellement alternatives. Nous n’avons besoin ni de repentance, ni de répéter à l’envi que nous ne sommes ni modernes ni prêts à gouverner. La fierté de la gauche est la condition de notre victoire. Ne leur laissons ni Blum, ni Jaurès, n’hésitons pas à être leurs héritiers, vraiment !
A tous ceux qui attendent un sursaut, une rénovation je dis, mobilisons nous pour gagner les législatives car on ne rénove rien sur un champ de ruine, sur une gauche explosée et une droite arrogante et victorieuse. Il faut faire mieux, bien mieux que le 6 Mai. Notre avenir en dépend.