Une fois de plus les sondages se sont trompés. La vague bleue n’a pas eu lieu même si la gauche n’a pas gagné, l’échec est moins cinglant que prévu et il était difficile aux candidats de gauche de rattraper la lourde défaite des présidentielles. Une fois de plus le " microcosme parisien " bruissait de l’ouverture réussie par Nicolas Sarkozy et les français se préoccupait de leur emploi, leurs revenus et de l’avenir. Cette répétition est usante et j’espère qu’elle fera réfléchir les socialistes qui se sont parfois laissé égarer par cette machine médiatique bien huilée.
Tirons d’abord quelques leçons politiques de ce scrutin et de l’écart entre les trois votes des 6 mai, 10 et 17 Juin :
- l’importance déterminante de la question économique et sociale
- le choix des alliances à gauche et le refus de l’accord avec le centre
- la gauche, c’est le collectif et chaque fois qu’elle joue collectif, qu’elle met en mouvement les élus et les militants, elle va mieux !
L’importance de la question sociale. Laurent Fabius a bien fait, dés le soir du premier tour, à la télévision, de mettre au pied du mur Jean-Louis Borloo sur la TVA sociale. Cela a permis à notre campagne de se placer résolument sur le terrain des attentes prioritaires de nos concitoyens. Cela a permis de démasquer la politique de N Sarkozy : la dureté sociale. Il a essayé de camoufler cela derrière la pseudo ouverture politique à laquelle manifestement la plupart des français est totalement indifférente. Je n’exclus pas d’ailleurs que cette stratégie ait été refusé par une partie des électeurs de droite qui ne sont pas venu voter!
Les grands titres des journaux n’ont pas été consacrés à l’absence de coup de pouce au SMIC, mais les salariés (tous même ceux qui ne sont pas smicards) ont parfaitement compris que leurs salaires stagneraient et que le « gagner plus » ne serait pas pour eux..
La TVA sociale viendrait percuter leur pouvoir d’achat, comme d’ailleurs la hausse des loyers prévus à 3,5%. Ajoutons à cela les franchises médicales et le bilan était édifiant pour nos concitoyens. L’élection passée, il va falloir reprendre ce combat.
Une fois de plus, la droite se fait élire en faisant croire qu’elle va appliquer la ligne Guaïno (dite gaulliste sociale) et elle fait une politique libérale. Déjà Chirac avait fait le coup avec la fracture sociale. Sarkozy a joué la carte de la défense des travailleurs et des usines. Et si l’imposture a marché c’est que la candidate socialiste lui a laissé un boulevard en n’occupant pas avec force le terrain social et économique, en n’assumant aucune des propositions offensives du PS et en demeurant en permanence dans la confusion la plus totale. Sarkozy invoquait Blum et Jaurès, Ségolène Royal en appellait à Blair et Prodi ! Comment s’étonner de notre défaite !
- les alliances à gauche et le refus des accords au centre
Le Bureau National du PS a bien fait d’apporter son soutien unanime à la position de François Hollande qui refusait un accord avec le Modem et désapprouvait cet étrange message téléphonique envoyé à Bayrou, d’ailleurs resté sans réponse et de confirmer l’accord avec les verts et le PCF. J’ai toujours dit qu’il fallait respecter les électeurs du Modem (dont je persiste à penser qu’il s’agit plus d’un électorat flottant que centriste). Le modem dit n’être ni de gauche, ni de droite. Ne faisons pas comme si ils étaient de gauche. Rien ne justifie un accord surtout lorsqu’on sait que Bayrou dit être en désaccord avec le PS sur l’économie (cf ci-dessus !). IL dit refuser la confiscation de la démocratie. Qui aujourd’hui confisque tous les pouvoirs ? Il était clair qu’un bon nombre de ses soutiens voteraient contre les candidats de Sarkozy. Nul besoin de danse du ventre ou de je ne sais quelle compromission. N’oublions pas enfin que Bayrou vise l’élection de 2012 et qu’il ne va pas nous faire de cadeaux car il sait que nous seront face à lui alors !
Mais le rassemblement à gauche ne doit pas se faire à minima et il est clair qu’il faut ouvrir une ère nouvelle d’union des forces de gauche.
- le collectif.. Nul besoin d’insister mais qu’on en tire les leçons et qu’on privilégie le travail de fond, l’élaboration de propositions nouvelles, au sein du PS et de la gauche.
Ne croyons pas qu’une refondation n’est pas nécessaire, elle ne doit pas être de surface, de forme et servir de prétexte à je ne sais quel coup d’état à la tête du PS. Elle suppose en effet des changements de pratiques, et surtout des clarifications idéologiques et la reprise d’un combat culturel, civilisationnel, la défense de propositions fortes qui incarne ce projet.
Nous devrons organiser une opposition incisive, déterminée et à chaque fois, affirmer fortement nos contrepropositions, nos perspectives politiques. Faut il encore en définir le cap et qu’on ne s’imagine pas le trouver ailleurs qu’à gauche, ailleurs qu’en puisant dans les racines et les forces du socialisme français !
Le vote d’aujourd’hui conforte l’analyse que je faisais au soir du 6 Mai
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