Belle réussite pour la première réunion de Gauche Avenir 81 : le vendredi 13 juillet, à Cordes-sur-Ciel, plus de 80 personnes avaient répondu à l’invitation à débattre autour de Marie Noëlle Lienemann et Paul Quilès, deux des premiers signataires de l’appel national de Gauche Avenir.
Au fil des interventions, plusieurs constats ont été faits. Après le troisième échec consécutif de la gauche à l’élection majeure qu’est l’élection présidentielle, c’est la question de l’identité de la gauche qui est posée.
En premier lieu, il y a ce sentiment d’effondrement chez beaucoup d’hommes et de femmes de gauche au lendemain de la défaite, avec des défections, des pertes de repères. Combien de gens sont aujourd’hui désorientés en voyant l’état du Parti socialiste, et au-delà, de la Gauche en général ? Alors que la droite est totalement décomplexée (Sarkozy, quoiqu’on en pense, est parvenu à lui rendre une certaine fierté), beaucoup à gauche ont tendance à baisser les bras. Face à ce sentiment, quelles idées pour la reconquête ?
Pour Marie-Noëlle Lienemann, la société française n’a pas basculé à droite : le mouvement contre le CPE et le résultat du référendum sur le Traité constitutionnel sont des témoignages du fait que la critique du libéralisme reste une donnée forte. Sur la question de l’alliance sociologique sur laquelle doit s’appuyer la Gauche pour la reconquête, elle propose de s’appuyer sur la réalité de ceux qui produisent (quels que soient leur statut) face à ceux qui vivent de la rente notamment.
Dans un monde en mutation, traversé par des tendances inédites (montée de la Chine et de l’Inde, problèmes du dumping social) et face à de nouveaux défis (questions autour de la souveraineté alimentaire, des matières premières, de la ressource en eau ou de la protection de l’environnement et de l’enjeu écologique), la Gauche doit se définir en se positionnant sur la défense des biens publics mondiaux.
Sur la question nationale et le modèle républicain, la Gauche doit redonner du sens au rôle de l’Etat et en ouvrant des pistes nouvelles (droit effectif au logement, service civique…).
D’autres questions ont également été abordées dans le débat, comme celle de l’organisation de la Gauche (« ça n’est pas dans le huis clos des partis que les difficultés vont se régler »), du pacte stratégique entre idéologie et projet, ou de la nécessaire diversité de la Gauche.
Au bout du compte, loin du discours convenu des partis politiques, deux heures d’écoute et d’échanges riches en contenu, auxquels ont pris part des élus (vice-Président communiste du Conseil Général, plusieurs maires et conseillères régionales), des syndicalistes, des militants et des citoyens désireux de redonner un avenir à la Gauche.
A la demande des participants à la rencontre, rendez-vous est pris pour une nouvelle réunion à la rentrée.
L'appel de Gauche Avenir : http://www.gaucheavenir.org