Blog de Marie-Noëlle Lienemann, Sénatrice de Paris, Ancien Ministre du Logement, Membre du Bureau National du Parti Socialiste, animatrice d'Un monde d'avance et de Gauche Avenir, Présidente de la Fédération des Coopératives HLM
Au nom de la libre concurrence, l’union Européenne veut obliger la France à remettre en cause le système de collecte du livret A autour de deux opérateurs spécialisés : le poste et les caisses d’épargne. L’argument apparent est de dire : toutes les banques doivent pouvoir y accéder et il ne doit pas y avoir d’organismes « privilégiés ». C’est une grave erreur. Pourquoi ?
Dans les livrets A, certains sont bien remplis,-et sur ces comptes, les mouvements sont rares-, ils rapportent correctement aux opérateurs. Mais il y a aussi une foule de très « petits » livrets, qui servent à des foyers modestes (anniversaires, fin des mois difficiles, etc..) et là les mouvements sont fréquents, ils rapportent peu, voir coûtent aux gestionnaires. C’est la complémentarité des deux qui permet de viabiliser le système et qui garantit le maintien de points bancaires dans certains secteurs peu attractifs. La concurrence ouvrirait la possibilité aux gros réseaux bancaires de capter la clientèle « attractive », car déjà titulaires de comptes chez eux, menaçant la capacité des autres à garantir une collecte de proximité. Bilan des courses, moins de collecte du livret A -donc moins de ressources pour financer le logement social-, difficultés pour les personnes âgées, les secteurs ruraux et les populations modestes.
Plus de 500 personnes se sont retrouvées mardi 27 novembre à Paris lors d'un meeting unitaire pour exiger un référendum sur le nouveau traité européen. Ci-dessous l'article du parisien - aujourd'hui en France publié suite à la rencontre.
Europe : Les nonistes espèrent un remake
«C 'EST ICI, il y a deux ans et demi que la campagne pour le non a pris son envol. C'est ici que celle pour un appel à référendum peut naître. » Hier soir, le Parti communiste, qui organisait le premier meeting pour appeler à la tenue d'un référendum sur le traité modifié européen, voulait donner un air de déjà-vu au gymnase Japy à Paris (XIe). Comme le 17 mars 2005, Marie-George Buffet était, notamment, accompagnée de Jean-Luc Mélenchon (PS). A l'époque 1 500 partisans du non étaient venus écouter la secrétaire nationale du PC et le sénateur socialiste, hier ce sont quelque 500 à 600 personnes qui s'étaient déplacées pour exiger un référendum plutôt qu'une ratification parlementaire.
« Nous avons dit non à la Constitution, nous disons non à son clone » Cette fois aussi, pour Marie-Noëlle Lienemann (PS), la mobilisation « ne fait que commencer ». « Nicolas Sarkozy a menti, le traité qu'il nous vend aujourd'hui n'est pas le mini-traité qu'il a évoqué lors de sa campagne », attaque la députée européenne, qui sera dimanche au meeting organisé sur le même thème par Jean-Pierre Chevènement et le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.
A la tribune, Georges Sarre, maire MRC du XI e , souligne, lui, que VGE, « père du texte rejeté par les Français en mai 2005 », a reconnu que le traité de Lisbonne différait peu du sien. « Nous avons dit non à la Constitution, nous disons non à son clone », lâche-t-il. Jean-Luc Mélenchon, très applaudi, salue l'initiative du PC qui donne un « élan » au Comité national pour un référendum créé la semaine dernière. « Un immense travail d'explication nous attend », répète-t-il. Soudain très pédagogique, le sénateur rappelle que si deux cinquièmes des parlementaires s'opposent à une modification de la Constitution française, Sarkozy devra recourir au référendum. Marie-George Buffet conclut la soirée en rappelant que « pour la première fois, il y a deux ans flottait ici un air de victoire pour le non ». Avant de reconnaître que, cette fois, « la bataille sera plus difficile »
Accompagnée d’Annick Genty et de Pierre Ferrari, candidats aux élections cantonales, Marie-Noëlle Lienemann rencontre les héninois et héninoises sur le marché..
Le tract du PS contre la mise en oeuvre des franchises médicales, en fait une taxe sur les actes médicaux, est bien accueilli. Tout le monde est unanime, des clients aux commerçants : le pouvoir d’achat est en berne. Marie-Noëlle Lienemann insiste sur plusieurs propositions : la revalorisation des salaires et du SMIC ainsi que celles des petites retraites, la mise en place de la TIPP (taxe sur l’essence et le gasoil) flottante pour atténuer l’effet de la hausse du prix du pétrole, le gel des loyers…
Le débat vient vite sur le terrain local et là encore Marie-Noëlle Lienemann reprend son plaidoyer pour une liste de toute la gauche et un nouveau contrat présenté aux héninois…. Parfois, ce n’est pas simple d’amener chacun à ne pas rester bloqué sur les divisions passées.. Mais l’idée fait vite son chemin dés qu’on discute un peu..
Je me félicite de voir se constituer le CNR (Comité National pour un Référendum), dont j’ai préconisé la création avec Paul Quilès, signataire comme moi de l’appel de Gauche Avenir (www.gaucheavenir.org) et de la pétition « un référendum pour le nouveau traité européen ».
Je participerai ces prochains jours à deux meetings pour exiger un référendum :
- lemardi 27 novembre 2007 à 19h à la salle Japy -Métro Voltaire- avec Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon, Francis Wurtz, Georges Sarre, Christian Picquet, Eric Coquerel...
- le dimanche 2 décembre 2007, 15h, Maison de la chimie, Paris VIIe- avec Jean Pierre Chevénement, Georges Sarre, Etienne Chouard, Daniel Cirera , Pierre Lefranc...
Un nouveau traité –dit traité de Lisbonne- vient d’être approuvé par les dirigeants européens suite au rejet du projet de traité constitutionnel refusé majoritairement par les Français et les Néerlandais lors des référendums de mai et juin 2005.
C’est donc à nouveau le suffrage universel qui doit trancher par référendum.
Sur un sujet qui a tant d’influence sur la vie de chacun et l’avenir de la France, l’organisation d’un nouveau référendum est une exigence démocratique majeure pour notre pays. C’est aussi une nécessité pour la construction européenne qui doit être fondée sur l’adhésion des peuples et la souveraineté populaire.
Seule une mobilisation sans précédent des citoyens peut obliger le président de la République à organiser un référendum. Il y sera contraint s’il n’obtient pas, début 2008, 3/5 des suffrages exprimés des parlementaires pour la modification préalable de la Constitution française, nécessaire à la ratification du nouveau traité européen. Ainsi les députés et les sénateurs ont le pouvoir d’imposer le référendum, en votant contre cette révision de notre Constitution.
C’est pourquoi des personnalités diverses, les signataires de différents appels déjà lancés sur ce sujet, ont décidé de rassembler leurs efforts au sein d’un Comité National pour un Référendum.
Nous appelons en urgence toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à une Europe fondée sur l’adhésion des peuples, qu’ils soient pour ou contre ce nouveau traité, à nous rejoindre pour empêcher un déni de démocratie et exiger la tenue d’un référendum.
Revaloriser le niveau des pensions, refuser le passage du privé à 41 annuités, dégager de nouvelles recettes pour le régime de répartition, informer réellement les citoyens, négocier l’avenir des régimes spéciaux en refusant les reculs.
On pourrait attendre des dirigeants socialistes une stratégie offensive sur la question des retraites, plutôt que le pathétique « sauve qui peut » actuel : le seul discours du week-end tant de Julien Dray que de François Hollande fut un appel à la négociation. L’éternelle critique sur la méthode cache mal des collusions sur le fond et le vide des propositions. L’embarras vient tout à la fois de l’incapacité à élargir l’enjeu, d’imposer des priorités de gauche, et de cette habitude désormais chronique - dés la présidentielle- de se laisser enliser sur les sujet choisis par N Sarkozy. Il n’est pas neutre que la seule question traitée par la droite soit celle des régimes spéciaux et des pseudos privilèges des cheminots et salariés de ces secteurs ! La force de la droite vient aussi de la faiblesse de la gauche qui a renoncé à toute pédagogie sur la réalité de ces régimes et est incapable de contrecarrer la superficialité de certaines affirmations du genre « ils doivent être mis au même niveau que les autres ! »
Le plus grave est l’absence de propositions et de cadre alternatif à la politique néolibérale qui rabote considérablement nos retraites et veut réduire à minima le système par répartition !
Voilà plus de 2 ans que je demande un gel des hausses de loyers car la part des dépenses de logement explosent dans le budget des français et cela plombe le pouvoir d’achat. Je l’avais demandé lors de la campagne présidentielle, n’obtenant pas l’adhésion de la candidate. Hélas, depuis la dérive continue et il y a urgence.
Enfin, le PS se mobilise contre l’augmentation des loyers. A l’assemblée, François Hollande parle de bloquer la hausse au niveau de l’inflation, ce qui semble vue l’ampleur des augmentations récentes, bien insuffisant. Au bureau national il parle d’encadrement des loyers sans grande précisions. J’insiste pour ma part sur un moratoire et un encadrement des prix de l’immobilier. Il faut être clair.
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque lui parle, sur RMC, d'un moratoire de 6 mois. "On stoppe énergiquement l'augmentation des loyers et on débat avec les propriétaires, les bailleurs, avec l'Etat, avec les offices HLM".
Il souhaite organiser pour les plus modestes le système d'Aide personnalisée au logement (APL) avec une modération des loyers, en soulignant.
"A chaque fois que l'on augmente l'APL, les propriétaires augmentent les loyers, et cela passe dans la poche du propriétaire. Les loyers représentaient 21% des revenus des salariés les plus modestes il y a 10 ans et aujourd'hui ce chiffre est passé à 44%".
Cette idée de moratoire pour mettre à plat la situation peut être la bonne démarche.
La bataille du pouvoir d’achat passe par une revalorisation des salaires et une restauration d’un coût raisonnable du logement.
A un moment où la gauche a bien du mal à s’unir dans l’action et autour de mots d’ordre unitaires, voilà un sujet fondamental pour tous et urgent : moratoire sur les loyers, encadrement des prix de l’immobilier.
Marie-Noëlle LienemannLundi soir, Marie-Noëlle Lienemann a officiellement été investie «première socialiste» à Hénin-Beaumont. Le début d’un travail de reconquête qui ne devrait pas être une partie de plaisir.
Le nom de Gérard Dalongeville n’a apparemment jamais été prononcé lors du conseil fédéral. Que faut-il en penser?
« La fédé est dans une situation claire: elle veut le rassemblement de toutes les forces de gauche à Hénin. À l’évidence, cela comprend le maire. Simplement, au regard des tensions qui perdurent, pendant un certain temps, ma tâche principale sera de rassembler le plus largement possible toute la gauche héninoise. Je ne crois pas qu’il ait été fait exprès de ne pas citer le nom du maire, mais le but est avant tout de se mettre dans cette stratégie-là. Il faut lever toute une série de préalables, parler avec chacun et c’est la mission qui est la mienne. Si on commence à être les socialistes d’untel ou d’untel, ça n’ira pas… Mais par rapport à M.Dalongeville, il n’y a ni défiance, ni blanc seing!»
La députée européenne et conseillère régionale PS a été nommée candidate à Hénin-Beaumont où elle affrontera Marine Le Pen, qui avait obtenu 45% aux dernières législatives. Contre le FN, elle mise tout sur l'union de la gauche.
Marianne2 : Le comité fédéral du Pas-de-Calais vous a nommée candidate à Hénin-Beaumont, qui fut une ville symbole lors des dernières élections législatives puisque Marine Le Pen s'y était présentée, réalisant le score record de 45% sur la commune. Comment expliquez-vous le succès du Front national dans la ville où vous vous présentée ?
Marie-Noëlle Lienemann : A Hénin-Beaumont la gauche s'est beaucoup divisée, les socialistes se sont beaucoup empaillés entre eux. Donc, déjà, je pense que cette absence d'unité des socialistes a pesé très lourd dans le bilan. Et puis, dans ce bassin minier qui a été percuté par l'arrêt de la mine, les difficultés industrielles, et qui l'est encore aujourd'hui, le monde du travail et les familles populaires ont besoin d'être défendues, entendues, comprises. Il faut une gauche qui soit à l'image de cette espérance.
Ce problèmes de divisions a été assez terrible, il y a eu la faction du maire et une faction dissidente qui se sont présentées l'une contre l'autre. Les communistes ne voulaient pas s'allier, les écologistes non plus. Comment comptez-vous réunir la gauche de façon à faire front commun pour éviter l'élection d'un maire Front national ?
Je veux faire un rassemblement de toute la gauche, à Hénin ça suffit pour gagner ! Evidemment les communistes, évidemment les Verts, évidemment toutes les personnalités, le MRC, et dans le Nord-Pas-de-Calais on a toute la diversité de la gauche. La division de la gauche ne peut pas permettre l'élection d'un maire FN a Hénin-Beaumont, au cœur du bassin minier et de l'histoire de la gauche de ce pays. Pour tirer un trait sur ces divisions, il faut ouvrir un nouveau contrat avec les habitants de Hénin. Si tout baignait dans l'huile, la gauche serait unie. Ces changements c'est d'abord l'absolue obligation de transparence et de rigueur financière, parce que dans ces villes qui sont pas très riches, l'impôt pèse trop lourd. Deuxièmement, volonté participative des habitants pour que l'ensemble des composantes, l'ensemble des quartiers se sentent bien entendus et bien compris et puis penser à l'avenir parce qu'il y a de beaux projets pour ce bassin minier.
Le président du MJS, Razzye Hammadi, avait été pressenti pour se présenter face à Marine Le Pen. Pourquoi les autorités fédérales vous ont-elles choisie pour cette course ?
Je crois qu'ils connaissent ma pugnacité, ils savent que je suis une femme totalement déterminée sur l'union des forces de gauche et que j'ai une certaine idée de la gauche, d'une gauche populaire, qui n'abandonne pas ses fondamentaux. Cette gauche qui pense qu'une partie de l'histoire qui se joue dans ce bassin minier n'est pas caduque et qu'on peut l'actualiser. Et puis, il y a le fait que j'ai été ministre, que j'ai été maire, conseiller général, élue du Pas-de-Calais et député européen. Et puis sans doute aussi un petit clin d'œil au fait que, quand j'étais ministre du Logement, j'avais fait de la rénovation du bassin minier une totale priorité et que j'avais réussi à faire bien bouger les choses grâce au gouvernement Jospin.
C'est tout de même un énorme coup de pub : avec la vice-présidente du FN qui se présente à ces municipales, vous savez que vous allez être sous le feu des projecteurs. Au final, même si vous êtes perdante, médiatiquement vous serez un peu gagnante.
Personnellement je me méfie énormément des succès médiatiques. Ce n'est pas une question de coup de pub, d'ailleurs, je vais vous le dire très franchement : je compte d'abord faire une campagne de terrain avec les habitants d'Hénin. Je pense qu'ils n'ont pas envie d'être pris en otage d'un débat qui les dépasserait. Je ne me laisserai pas détourner. Je m'occuperai d'une campagne comme je les ai toujours faites, bien souvent à l'abri des médias, qui ne s'intéressaient pas à ce que je faisais. Aller faire du porte-à-porte, discuter avec les gens, travailler à un contrat, rencontrer l'ensemble des forces de gauche, être à l'écoute… Je ne ferai pas une campagne nationale, je ferai une campagne politique mais une campagne locale, près des habitants.
Lundi 19 Novembre 2007 - 21:00 Propos recueillis par Sylvain Lapoix
Jeudi 15 novembre, Marie-Noëlle Lienemann était l'invitée des Grands débats de BFM présentés par Nicolas Doze, tous les jours de 10h à 12h. Elle a réagi au discours du président Sarkozy au Parlement européen et évoqué sa vision du projet de traité européen et en particulier les raisons qui la poussent à demander un référendum.
Etaient également invités :
- Noëlle Lenoir, avocate chez Debevoise et Plimpton, ancien Ministre des Affaires Européennes. - Philippe Moreau-Desfarges, politologue, chercheur à l'Institut Français des Relations Internationales (IFRI).
Les commentaires récents