La direction de gaz de France se prépare à la fusion avec suez et annonce des profits records. Ces bons résultats ne vont pas servir à baisser le prix du gaz pour le consommateur. Ils sont d’ailleurs déjà en partie réalisés grâce aux hausses extrêmement, élevées et répétées, imposées aux usagers. Le motif qui leur fut alors donné était l’impact des prix des matières premières. La réalité est que ces hausses ont été réalisées pour servir la bourse des actionnaires. Car ces bénéfices ne seront ni utilisés pour des investissements d’avenir, ni pour limiter les hausses. La direction de gaz de France a décidé de verser un dividende exceptionnel à ces actionnaires. C’est, on le voit clairement, la fin du service public : la rémunération de l’actionnaire plutôt que le tarif modéré de l’usager, et même grâce aux tarifs élevés des « clients ». A ceux qui nous expliquent que l’ouverture du capital des entreprises de service public n’est pas la fragilisation de ce dernier, opposons la réalité, les faits qui sont, hélas, sans appel… On l’a vu hier pour France Télécom, on le voit aujourd’hui pour Gaz de France et mobilisons nous pour que demain on ne le vive pas pour la Poste !
Morale de ces histoires :
Les entreprises de services publiques doivent être totalement propriété
de l’Etat. Rien dans les directives européennes n’impose la
privatisation totale ou partielle.
L’Etat doit pouvoir fixer les prix, des tarifs réglementés dans des secteurs clefs pour les citoyens ou l’économie, et en tout cas pour l’énergie comme ce qui relève du service public. Et là il faut d’urgence imposer un moratoire, un gel des dérégulations, et une directive cadre garantissant les services publics…On aurait pu espérer que la présidence française de l’Union fasse de la préservation des services publics une priorité européenne. Hélas rien n’est prévu par Nicolas Sarkozy et le gouvernement pour faire reconnaitre les services publics en Europe ; si la France ne prend pas l’initiative, ne mène pas ce combat, qui le fera ? Aucun autre pays !
Cette spécificité française est menacée, elle est pourtant un des points fort de notre attractivité économique (c’est l’un des premiers atouts cités par les investisseurs étrangers qui s’installent en France) mais surtout, c’est la déclinaison territoriale et concrète du principe d’égalité républicaine. Alors tenons bon, préparons une rentrée sous le signe de l’offensive idéologique en faveur de l’intervention publique et de la promotion du service public…