Où s’arrêteront les profits de Total ?
En 2005, 12 milliards d’Euros. En 2006, le bénéfice net est de 12,585 milliards, soit une hausse de 5%. Une légère baisse en 2007 avec 12,2 Milliards, mais en 2008, un record est atteint avec 13,9 Milliards !
A quoi ont servi ces bénéfices considérables ? L’essentiel a servi et servira encore à la rémunération des actionnaires. Celle-ci a déjà augmenté de 70% entre 2000 et 2006. Elle s’accroitra, cette année de 10%, ce qui représentera 5,4 Milliards d’Euros. Les dividendes versés étaient de 1,87 euros par action en 2006 et atteindront 2,80 en 2008. Car, le groupe poursuit sa stratégie de rachat de ses propres actions renforçant ipso facto la rémunération des autres actionnaires. Ce rachat mobilisera en 2008, 1,3 milliards d’Euros, soit bien plus que l’augmentation des salaires des travailleurs du groupe !
La stratégie d’investissement de Total a été très limitée puisque les investissements ont stagné de 2005 à 2007. Il semble que cette année voit une reprise, mais bien modeste de ces derniers. Beaucoup pour trouver de nouveaux gisements, peu pour les innovations !
Alors une taxation exceptionnelle des surprofits serait légitime et urgente. L’argument donné par Total, par la droite, pour renoncer à cet impôt est de permettre à l’entreprise de continuer à se développer et d’éviter qu’elle investisse ailleurs ou délocalise son siège.
Pour contrecarrer les risques à terme tant de délocalisation que d’OPA on peut imaginer une nouvelle méthode de taxation: un impôt versé en capital, en actions. L'idée serait de faire payer dans les secteurs où il apparaîtrait stratégique que la puissance publique conserve une certaine marge de manœuvre, de faire payer cet impôt exceptionnel tout où partie en actions et abonderait le fond souverain à la française.
La taxation des surprofits pour toutes les grandes entreprises, en particulier celles qui ont un intérêt stratégique doit permettre de développer un nouveau volontarisme industriel.
Il serait tout aussi légitime de pousser Total à investir dans la recherche comme par exemple dans la chimie verte et de soutenir des investissements dans les énergies renouvelables, l’isolation des bâtiments et le développement du Ferro-routage. La politique industrielle doit amener l’Etat à mieux se faire entendre dans les choix économiques et industriels.
Il ne suffit pas de parler de relance d’un système en crise, il faut changer de logique et de méthode et promouvoir une nouvelle vision. La gauche doit promouvoir une nouvelle conception de l’économie mixte : secteur privé, secteur public, secteur de l’économie sociale.