Une fois de plus, la situation de la filière « Lait » est bien révélatrice des conséquences désastreuses d’une dérégulation complète des prix au motif de l’indispensable concurrence qui serait favorable aux consommateurs !!!
Aujourd’hui, les producteurs de lait ne sont pas rémunérés à un prix suffisant pour vivre, une fois leurs frais fixes remboursés. Le prix d’achat a considérablement baissé, près de 30%. Mais nous, consommateurs, n’avons pas vu baisser le prix dans les commerces !Là, sont révélées, les illusions entretenues par les libéraux : la libre concurrence pressure les producteurs, ne bénéficie pas vraiment aux consommateurs et engraisse les intermédiaires.
Michel Barnier est bien mal placé pour faire croire qu’il est solidaire des producteurs de lait. C’est sous présidence française que l’Union Européenne a augmenté les quotas de lait et programmé la suppression des quotas, à terme… La philosophie est de laisser faire totalement le marché, avec ses phases de surproduction et de manque, avec des prix cassés à certains moments provoquant la disparition de petits agriculteurs à chaque choc….
Ajoutons à cela, la décision de Bercy, au nom de cette logique, d’empêcher l’établissement de prix garantis établis entre les producteurs et les distributeurs.
C’est aussi cette vision dé-régulatrice qui a justifié la libéralisation de secteurs clefs et des services publics comme l’énergie. Bilan des courses, les prix explosent (et pas seulement à cause des coûts du pétrole). Ainsi, une récente enquête réalisée auprès des consommateurs français par le Bureau Européen des Consommateurs montre que 81% des français veulent que soit restauré les tarifs réglementés de l’électricité…
J’ai étudié aussi avec attention au Parlement européen, les conséquences de la libéralisation totale du textile avec l’OMC. La Commission européenne prétendait que certes les entreprises textiles fermaient dans nos régions mais qu’en contrepartie le prix des vêtements et autres textiles baisseraient et qu’ainsi nous consommerions d’autres bien et services qui se substitueraient aux pertes d’emplois. C’est un mensonge éhonté puisque les études récentes menées par la même Commission, montrent que cette baisse des prix n’est pas là… Une fois encore, les faits sont têtus : les usines ont fermés, les prix n’ont pas baissé. On a voulu privilégier le consommateur au détriment du producteur, la gauche doit sceller l’alliance des productifs avec une régulation protégeant aussi les consommateurs avec un prix raisonnable et une haute qualité des produits et services. Dans certains cas, il faut réguler les prix.