Déjà depuis quelques temps, la moutarde pouvait monter au nez des hommes et femmes de gauche à l’écoute des déclarations du directeur général du FMI. Il y a peu, il regrettait la faible croissance en Europe, alors même que la cure d’austérité qu’il impose à la plupart des pays, ne peut avoir que cette funeste conséquence : le chômage de masse, la réduction du pouvoir d’achat et une faible croissance !
Déjà, il nous avait fait le coup de la remise en cause du droit à la retraite à 60ans, apportant de l’eau au moulin de Sarkozy, avec les mêmes arguments sur le vieillissement !
Mais aujourd’hui, il franchit une ligne jaune supplémentaire avec son commentaire sur la situation de l’Espagne. Cette fois ci la coupe est pleine. Après un satisfecit au gouvernement de José Luis Zapatero, DSK interrogé par le journal « El Mundo » estime que "beaucoup reste à faire" en termes de réformes structurelles. Or le gouvernement espagnol vient de présenter un projet de budget d’austérité absolue. Ce n’est manifestement pas assez pour le DG du FMI. Car dans le même interview, il déclare "L'Espagne devrait-elle agir de manière plus décidée, plus forte, plus rapide, en termes de réformes structurelles? Bien sûr !". Et il ajoute : "Le problème est de combattre la hausse du chômage, et cela est lié à des réformes, comme celle du marché du travail. Beaucoup a déjà été fait, mais il est possible qu'il en faille davantage."
La réforme du marché du travail versus FMI, c’est plus de flexibilité, de précarité et la modération salariale. Bref toutes ces âneries qu’on débite depuis 20 ans (déjà !) et dont on voit bien les effets désastreux et contraires aux promesses annoncées ! D’ailleurs DSK, qui se prétend social-démocrate, devrait bien écouter les syndicats européens qui exigent justement l’inverse et refuse de faire payer aux salariés les conséquences d’une crise que les tenants de la ligne libérale – fut elle socio libérale ! Terme usurpé, s’il en est, puisque le libéralisme ne développe pas le social !- ont provoqué !