Attention les primaires peuvent être de grand danger en ciblant le débat sur nos désaccords ou en remettant en cause ce qui a été arbitré en commun. Alors soyons vigilants : le rassemblement de la gauche et des écologistes est notre seule stratégie
D’abord Ségolène Royal nous refait le coup du pseudo grand rassemblement de l’extrême gauche à la droite, dont on sait qu’il revient en fait à avaliser une alliance au centre. On se rappelle comme cette rhétorique a été destructrice et a contribué non seulement à la défaite mais aussi au mauvais score au second tour. Ségolène Royal récidive aussi en usant de la triangulation, stratégie visant à se placer sur le terrain de l’adversaire et la référence au gaullisme est un clin d’œil assez grossier pour n’être d’aucune efficacité, si ce n’est qu’il poursuive cette vision très présidentialiste, donc au demeurant peu démocratique, de la 5eme République.
Alors disons-le tout net, la victoire de la gauche ne peut se fonder que sur le rassemblement des forces de gauche. Il ne doit pas s’agir d’un discours abstrait. C’est pourquoi j’ai toujours soutenu l’idée défendue par Martine Aubry de l’urgence avant la présidentielle de signer un contrat de rassemblement de la gauche et des écologistes. C’est aussi pourquoi avec nos amis de Gauche Avenir nous travaillons, à travers les assemblées des gauche à formuler un socle commun programmatique. Nous avons avancé sur le logement et même sur le sujet plus controversé de l’énergie. Une rencontre aura lieu en septembre sur l'éducation
C’est une grande fragilité des années passées du PS d’avoir été incapable de nouer une stratégie unitaire avec ses alliés. On parlait parfois de l’unité et du rassemblement- c’est mieux que d’évoquer les liens avec le centre ou autres- mais on agissait peu. Martine Aubry s’y est engagé mais surmonter les suspicions et distances accumulées n’était pas facile. Reste qu’il faut désormais accélérer.
Rappelons le, le rassemblement de la gauche permet d’entrainer au second tour, ceux qui veulent vraiment changer.. Inverser les étapes, c’est à coup sûr entretenir la confusion et courir à la défaite.. On a déjà vu !
Le père la rigueur a encore frappé !
François Hollande, dès qu’on fait la moindre proposition nous explique que nous n’avons pas de marges de manœuvre et qu’il ne faut pas trop promettre. Selon lui la gauche serait suspecte d’être dépensière, mauvaise gestionnaire et ce serait sa principale faiblesse. Sans le vouloir il reprend les arguments éculés de la droite. Pourtant chacun sait que ce n’est pas la gauche qui a doublé la dette de la France, que ce ne sont pas les déficits qui ont fait perdre Lionel Jospin, que la gauche et singulièrement Martine Aubry avaient rétabli l’équilibre de la sécurité sociale et mis de côté de l’argent pour le fond de réserve des retraites que le gouvernement actuel dilapide. Alors faire le coup du manque de sérieux budgétaire est absurde et de mauvaise foi. J’ai trop entendu depuis quelques temps, ce discours sur « il ne faut pas faire de fausses promesses » pour justifier qu’on ne s’engage à rien de fort en direction de ceux qui , ne voient jamais la couleur de la moindre amélioration de la situation en période de croissance et subissent la rigueur en période de crise pour dénoncer haut et fort cette posture. L’engagement de Martine Aubry est clair , la moitié des ressources nouvelles seront consacrés à réduire les déficit et la dette et l’autre moitié à de nouvelles politiques, sans compter les redéploiement budgétaires comme dans le logement…ainsi François Hollande a tout fait pour s’opposer au parcours d’autonomie pour les jeunes et étudiants , estimant que c’était trop coûteux, se contentant d’offrir aux jeunes un mécanismes déjà utilisé par le passé d’aide au tutorat pour pré-recruter avant le départ en retraite d’un salarié. Ce dispositif n’avait pas connu un grand succès et avec le maintien des séniors au travail, cela ne va guère s’accélérer. Or combattre la pauvreté des jeunes, favoriser leurs condition d’étude est de formation sont à la fois un investissement d’avenir et un soutien à la consommation donc à la croissance. Oui, Oui et oui, en période de crise, préparer l’avenir est plus important que de se contenter de colmater une brèche immédiate, d’autant que la brèche en question ne dépend pas que de nous. On le voit avec les turbulences dans la zone Euro. Promettre du sang, des larmes, fusse avec un zeste de justice, en attendant on ne sait quelle issue radieuse est dangereux et peu mobilisateur. Nos concitoyens doivent savoir que nous ne lâcherons rien sur l’éducation, la culture, la formation et la réindustrialisation. Et ce n’est pas une augmentation de 30% du budget de la culture qui va ruiner la France, mais cela créera des emplois et contribuera à notre rayonnement !
Le sérieux est plus dans l’audace du changement que dans le conformisme gestionnaire dont on voit où il nous a mené!