Claude Guéant tient non seulement des propos scandaleux et continue sa chasse aux voix de l'électorat traditionnel du Front National, mais il poursuit un objectif tactique probablement bien rodé avec les communicants de Nicolas Sarkozy : en permanence faire revenir le débat politique, les thèmes de campagne sur le terrain privilégié du candidat président. À savoir la question de l'immigration, de l'Islam, de l'insécurité. ne tombons pas dans son piège. certes, il ne faut rien laisser passer, dés qu'il s'agit des thèses racistes, xénophobes ou s'attaquant à l'universalité des valeurs républicaines, en particulier à l'égalité entre les humains.
La droite est obsédée par l'inégalité et veut tout classer à l'aune de la supériorité ou l'infériorité des uns et des autres. donc les condamnations sans appel de Claude Guéant étaient nécessaires. Mais surtout ne restons pas pendant des lustres sur ce sujet qui permet au pouvoir en place d'éviter les sujets économiques, sociaux où il est particulièrement mal à l'aise tant son bilan et ses propositions sont rejetés.
Il est clair qu'aujourd'hui Nicolas Sarkozy a un objectif prioritaire: faire le meilleur score au premier tour, consolider et rassembler au maximum son camp, la droite, la droite autoritaire avec la perspective de valoriser l'effet de surprise et d'entraînement: Regardez comme nous sommes forts, on nous disait perdus, nous pouvons gagner! bien sûr, ce pari est plus qu'audacieux et fais fis d'un rejet réel, bien au delà des forces de la gauche, de Nicolas Sarkozy, de sa politique et ne veut pas voir l'envie réelle et très partagée dans le pays de la voir partir.
Mais aucune campagne n'est gagnée d'avance et la gauche comme François Hollande ne doivent sous estimer aucuns risques! De toute façon, une campagne est un moment particulier de conquête des électeurs, de convictions à faire partager et de confiance à nouer avec les français, en tout cas une majorité d'entre eux! Donc pas de bataille gagnée sans l'avoir menée! À l'évidence, la gauche doit consolider son socle commun tant du point de vue sociologique, politique que programmatique. Car en face d'une droite qui va tenter de redresser la tête et de faire front ( à tous les sens du terme , hélas) la gauche doit présenter une dynamique de rassemblement, témoignant de sa force - pluraliste- pour au second tour ne perdre aucun soutien et créer un élan en faveur du changement.
Pour l'heure, François Hollande a manifesté sa volonté de jouer la carte du rassemblement de la gauche! L'accord Vert/PS manifeste une capacité de convergences entre ces deux formations. Les choses demeurent plus complexes avec le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon. On peut regretter que la proposition faite il y a près de deux ans, d'élaborer à travers des États Généraux de la Gauche, une plateforme législative commune rouge, rose , verte n'ait pas été retenue par les leaders des partis, cédant ainsi à la logique de la 5éme République et au primat de la présidentielle et de la personnalisation. Car nous aurions aujourd'hui davantage, tous ensemble une force de persuasion plus forte, une capacité à redonner aux français des repères. Il faut toujours redouter que l'affirmation bien légitime des différences, des divergences au sein de la gauche prenne le pas sur la crédibilité d'agir ensemble pour transformer la société. Car, aujourd'hui, les convergences entre les différents partis et mouvements de gauche sont plus conséquentes qu'on veut bien le dire!
Cette nouvelle étape de la campagne doit être résolument orientée vers une bipolarisme Gauche/Droite sur la façon de résoudre les problèmes de la France et des Français et d'autre part sur les valeurs républicaines qui ne sont en rien limitées à l'ordre républicain et qui imposent l'exigence d'égalité.