Marie-Noëlle Lienemann était l'invitée du chat de l'internaute.com Elle a répondu aux nombreuses questions des internautes. Retrouvez ci-dessous la retranscription de l'échange.
"Royal est la première responsable de la défaite, mais pas la seule"
Votre ouvrage est titré "Au revoir Royal". Que voulez-vous dire ?
Je crois utile que le PS tourne définitivement une page et achève le cycle des défaites successives. La candidature de Ségolène Royal a été le dernier avatar de dérives bien plus anciennes qui ont écarté la gauche des couches populaires de ses fondamentaux politiques. Le sous-titre de mon livre d'entretiens est révélateur : "Comment la gauche en est arrivée là, pourquoi il ne faut pas désespérer".
Allègre, Jospin, puis vous : Ségolène Royal est vraiment le bouc-émissaire de la rentrée. Est-elle la principale responsable de l'échec du PS aux dernières élections ?
A l'évidence, elle est la première responsable, mais elle n'est pas la seule. Mon livre se distingue de celui d'Allègre et de Jospin car il cherche les raisons profondes de l'échec et surtout à expliquer comment le PS a pu désigner Ségolène Royal. J'avais été déjà très sévère sur Jospin en 2002, car le PS avait renoncé à assumer une identité de gauche, refusait de voir des problèmes majeurs comme l'insécurité ou la crise des banlieues, et n'assumait pas suffisamment le projet républicain de la France. Mais la candidate en a rajouté dans les insuffisances et erreurs alors que la gauche pouvait gagner.
"Mon livre se distingue de celui d'Allègre et de Jospin car il cherche les raisons profondes de l'échec"
Comment cette femme, accusée aujourd'hui par tous les cadres du PS d'être incompétente, a pu être désignée candidate du PS ?
Pour moi, le pire se trouve là. Il y a eu un emballement médiatique. Il fallait du neuf, car l'insatisfaction sur les leaders de la gauche demeurait, depuis 2002, et le changement de cap politique était insuffisamment lisible. Il fallait donc changer de casting !
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