Al Gore s’est fait l’ambassadeur de la lutte contre l’effet de Serre et le changement climatique ! Bravo.
Les politiques français unanimes le congratulent. Mais pour autant notre pays (et ce n’est pas le seul) patine et n’arrive pas à engager la révolution verte qui est désormais urgente. Nos concitoyens sont largement convaincus désormais de l’importance de la réduction de la consommation d’énergie et au premier rang des quelles, celles qui dégagent du dioxyde de carbone et autres gaz à effet de Serre. Seulement, ils n’y voient pas clair quant aux priorités, aux moyens, aux engagements et au calendrier que nous devons nous fixer pour atteindre des objectifs tangibles.
Voilà des années que la France comme l’union Européenne ont ratifié le protocole de Kyoto, les plans, les annonces, les plus technocratiques les unes que les autres, se suivent mais personne ne se sent réellement concerné et associé et la plupart des mesures restent dans les tiroirs pour ressortir comme des idées neuves quelques mois ou années plus tard. Stop !
Il est grand temps de changer de méthodes et de se contraindre à des obligations de résultats. Fin août sur mon blog, je proposais toute une série de mesures et un plan opérationnel à court, moyen et long terme pour notre pays. Mais l’essentiel est désormais de voter une loi programme qui nous engage et permette une mobilisation de tous, collectivités locales, secteurs économiques, citoyens, monde associatif et bien sûr l’Etat.
Il faut que chaque année à tous les échelons, communes, départements, régions, comme à Assemblée Nationale nous établissions un bilan public et précis de l’état de la situation et que nous évaluions si les objectifs seront atteints. Il en va de la crédibilité de l’intervention publique. Cette démarche doit aussi être l’occasion de moderniser l’Etat en définissant mieux ses missions prioritaires pour le 21ème Siècle. L’écologie en est une essentielle ; c’est la chose publique, la Res Publica, par excellence. Reste qu’il est faux de croire que, puisque l’enjeu est d’intérêt général, il serait neutre politiquement. Il est impératif que tous les partis politiques s’engagent sur ce sujet, il est sain que les exigences environnementales soient partagées. En revanche les méthodes pour atteindre les objectifs ne sont pas les mêmes selon qu’on est libéral ou républicain, de gauche ou de droite. On le voit très bien par exemple s’agissant du financement des actions. Certains, les libéraux privilégieront des taxations indirectes qui peuvent avoir des effets anti-redistributifs, ou parieront sur la régulation par le marché et les coûts. La gauche et les républicains interviendront davantage sur les normes, sur des investissements publiques, de nouvelles formes de planification, la juste répartition de l’effort, la valorisation du service public…C’est pourquoi nous parlons de Social-Ecologie.
Mais d’autres problèmes pour planétaires sont de même urgence (et parfois sont liés)
Je veux parler de la politique de l’Eau. Je fus en 2000, au parlement
Européen la rapportrice de la directive cadre sur l’Eau, dont les
spécialistes et les journalistes disent aujourd’hui qu’elle constitue
une petite révolution culturelle. Ils reprennent un des amendements que
j’ai tenu à introduire, indiquant que l’eau « n’était pas un bien
marchand ». Mais, à l’époque, lorsque nous l’avons débattu et arbitré
en co-décision, ce travail et ces avancées ne furent que très rarement
évoqués dans les médias français ! Grandeur et solitude du député
Européen dont le travail n’apparaît que très rarement aux yeux des
citoyens ! L’important est que l’Union Européenne ait fait avancer
cette cause. Là aussi Jacques Chirac et le gouvernement parlent mais
agissent peu. La dernière loi sur l’eau ne permettra pas notre pays
d’atteindre le « bon état écologique » des rivières, lacs et eaux
douces exigé par la législation Européenne pour 2015 ! La gauche, de
retour au pouvoir devra urgemment voter, là encore, une loi de
programmation.
Enfin, L’union Européenne se préoccupe des nombreuses pollutions
marines, et je viens d’être nommée rapportrice pour une directive «
stratégie marine » qui va, un peu sur le modèle de celle sur les eaux
douces, engager l’UE et les états membres, à la restauration d’un bon
statut écologique de nos mers et océans. Mon rapport a été très
largement approuvé par la commission environnement du Parlement
Européen, et sera examiné en première lecture à la fin octobre par
l’assemblée plénière. Affaire à suivre.
En écologie, il faut sortir de l’alerte et passer à l’action !
En tout cas l’Etat doit doit être exemplaire.